Navigation en Grèce - Ιστιοπλοΐα στην Ελλάδα

Lundi 18 octobre

Toujours et encore là mais les Sotiriou brothers ont reçu la pièce et doivent venir remonter aujourd'hui. De son côté le grutier a besoin de sa remorque donc pour la quatrième fois il va soulever  India. Bref juste au moment où les mécanos sont là, pas de chance,  il faut déplacer le bateau là maintenant, pas dans un quart d'heure. Du coup les mécanos laissent tout en plan et repartent en vitesse en disant revenir un peu plus tard. Un peu plus tard ce sera demain…. Finalement la réparation est finie : un arbre d’hélice, un tourteau, une bague hydrolube, tous neufs et une chaise d’arbre renforcée.

Les grutiers nous remettent à l'eau entre le paquebot et un cargo en passant India  au-dessus d'un autre bateau, le tout avec 25 nds de vent de travers et 50 cm devant et derrière.

Nous voilà collés à couple d'une barcasse de service du port bardée de vieux pneus en guise de défenses.

Essai statique du moteur sur amarres ça a l'air d'aller. Mais impossible de se dégager avec ce vent et si peu de place pour manœuvrer. On va rester collé là toute la nuit…. Bien sûr le grutier et le mécanicien n'oublient pas de venir se faire payer, je dis à ce dernier qu’à force d'attendre j'ai dépensé 700€ d'hôtel. Je ne paye pas la totalité de la réparation pour être sûr qu'il revienne faire un essai demain. On dort dans les grincements des pare-battages qui frottent.  Dans la nuit le vent tombe, avant l'aube il reprend un peu. Vite on se lève et on manœuvre dans le noir pour aller nous mettre à un endroit plus confortable. Belle manœuvre qui n’était pas évidente à deux et de nuit. Dans la matinée Kiriakos (prénom qu'on peut traduire par "dimanche") vient à bord pour faire un essai dans le port. Tout va bien ! Et le voilà reparti sans demander les 200€ que je lui devais encore.  Bon, belle remise. Le vent du nord souffle fort à l’extérieur du port dans le passage entre Macronisos et l'Attique, on va attendre demain que vent et vagues se calment. En fin d'après-midi appel de Kiriakos "j'ai oublié de te demander les 100€ que tu me dois encore"…. Tiens, donc finalement on a droit à une petite remise sans le dire. On se quitte gagnant-gagnant moi avec un geste commercial et lui sans dire qu'il a baissé son prix. Le tout en liquide bien sûr. Au final, je pense que je n'aurais pas payé plus cher en France, TVA comprise… inflation grecque et touristes vaches à lait.

Pendant ce temps, j'ai participé à un Zoom de chants grecs animé par Katerina… quatre séances de deux heures et apprentissage des chants entre les séances, ça occupe.. . La dernière nuit à Lavrio  un bruit dans le bateau me tient éveillée, comme si quelque chose gratte à l'intérieur. . Un rat ? Ah non STOP les galères !!! Je me lève en sursaut et découvre un beau chat noir dans la cabine arrière  qui vient de chaparder un morceau de pita.. . On se dévisage puis il file par où il est venu, le hublot de la cabine arrière entrouvert. .. Dès qu’il a traversé la passerelle, il se retourne et me regarde d'un air de dire «  Es-tu  sûre que je dois partir ? ». …

Jeudi 20 octobre

Après seize jours passés à Lavrion, nous voilà partis avant le lever du soleil… ouf ! Ça fait du bien de se retrouver en mer. Du vent ce qu'il faut pour naviguer, du soleil, même si la température a bien baissé en quinze jours on apprécie cette belle dernière étape de la saison.

Pour en profiter un maximum on fait un arrêt à  Órmos Vasiliko sur Mégalonisos une des îles Pétali, avant de retrouver Karystos. L'eau est un peu fraîche mais c'est super d'être là. On est tellement bien… Je mets des heures  à entrer dans l'eau comme si on était en début de saison. ..

Une fois dans l'eau je nage loin jusqu’à la voûte où il y a nurseries de tout petits poissons. Et là je croise deux pélagias roses, ces petites méduses qui brûlent la peau lorsqu'elles nous effleurent..  Pourtant l'eau n'est pas bien chaude… Des bancs d'orphies tournent autour d'India, on leur donne nos restes au compte goutte pour avoir le plaisir de les voir évoluer. Puis tout à coup panique, c’est la fuite éperdue. Ils sont poursuivis par un énorme poisson rayé noir et blanc.. .On dit au revoir à ce lieu magique, et  en route…. On hisse les voiles pour finir la navigation de cette année, un bon vent nous accompagne, c'est le pied. Une dernière ligne à la traîne au cas où un poisson serait intéressé par notre rapala. Et surprise, ça mord, une petite bonite, pas bien grosse  bon, trop content, c'est notre deuxième poisson depuis juin.

On remet la ligne à l'eau pour la démêler et on la laisse encore un moment. Et…. Hop ! ça remord.. Deuxième bonite, plus grosse celle-là. Merci Poséidon pour ce cadeau de départ. En doublant le cap Paximadhi qui marque l'entrée d'Ormos Karistou petit message aux amis, si Claudine est sur sa terrasse à Kalinia, sûr qu'elle nous repérera. Dernière manœuvre à quai, Roland est venu nous prendre les amarres. Sympa, l'accueil. Un tour au chantier rendez-vous est pris  pour mettre India à terre demain vendredi, Cécile passe nous voir. Ça y est on est de retour  "à la maison", on se sent maintenant chez nous ici. Le soir  bon resto  Geuriplous très sympa que l’on ne connaissait pas encore.  De la cuisine gréco-orientale raffinée. Le lieu est magnifique, une grange sans toit, restaurée,  c'est délicieux, menu en français très bien traduit. On se croirait chez nous dans un resto  gastro..On est en mode retour vers la France.

 Vendredi, taverna Cavo Doro,  notre cantina avec les amis Serge, Claudine, Geneviève, Cécile, Artan… où j’amène la fameuse rillette de bonite pêchée la veille. .. Y a de l'ambiance, ça rigole et on se régale. Salut les amis , à la revoyure, au printemps prochain…. Samedi on invite Roland à bord, enfin au chantier car India est hors d'eau… Re-rillette de bonite et innovation, aubergines rôties citronnées aïlées, pimentées recouvertes d'oignons caramélisés et feta… Un régal  merci Ottolenghi…

Jusqu'à dimanche soir, on va laver (merci Roland pour la lessive), rincer, ranger, trier, plier, vider, remplir, charger, lister, etc… On fait nos au-revoirs et recommandations à India… puis on part sous les nuages gris et bas.  Pluie à Rafina à la sortie du ferry. On passe la soirée à Porto Rafti avec Nicolas pour enfin le rencontrer, un voileux franco-grec connu sur le groupe Facebook de Plaisanciers Francophones en Grèce. Il nous a bien conseillés et beaucoup aidés par téléphone ces derniers temps et on souhaitait lui offrir le resto. Soirée très sympa, encore quelqu'un qu'on a eu plaisir à rencontrer. Dernière nuit en Grèce face à la mer, il pleut et vente pour que l'on ne regrette pas de partir.

Lundi 25 octobre en fin d'après-midi on embarque sur le ferry pour l'Italie.

On a passé cinq mois en Grèce, on n'a pas vu le temps passer. Malgré pas mal de déboires, temps morts, on a passé de bons moments, fait de belles rencontres et noué des liens. On a découvert de beaux endroits  sur Alonysos, Andros, Tinos.., même si on n'a pas du tout fait les navigations que l'on envisageait. Ce n'est que partie remise, on verra ça l'an prochain….

On aura passé douze mois en Grèce depuis août 2020 avec un retour de deux mois en France en avril et mai 2021. Maintenant début novembre  2021 on va aller se poser dans les P.O.. Du moins on l’espère….

Fin de la saison 2021. Merci India et merci à vous tous....

Samedi 2 octobre

Nous sommes toujours à Ėgine, location d'un scooter pour aller d'abord vers le sud jusqu'au petit port de Perdika, bien abrité du Nord où il reste deux ou trois places libres. Dans l'après-midi, direction la côte nord pour voir un peu l'état de la mer : belles vagues et beaucoup de vent. Le soir apéro sur Benjamin avec Bernard et Martine, un bateau des Plaisanciers Francophones en Grèce (Cocotte et Nini de la Ciotat). Pour finir on les emmène à la bonne taverna Kappos Etsi, à rigoler et blablater. Encore une belle rencontre. Le lendemain soir on remet ça sur India, bonne soirée ou on partage nos plats gratin de légumes, poivronade et tarama, le tout maison. Ils attendent que la mer s'aplatisse pour sortir le bateau de l'eau au chantier à 3 ou 4 kms de là.

Lundi dès 7h nous voilà partis vers l'Est. On est en mode retour, on va faire réparer le bateau pour être prêt au printemps prochain, le meilleur moment pour naviguer à notre avis. En partant ça vente, ouf rafales à 28 nœuds, on prend deux, puis trois ris. Mais on est bien… On barre à tour de rôle.. Le soleil est voilé, il ne fait pas chaud, on a sorti les coupe vents et salopette (enfin moi la frileuse). Puis le vent s’établit à 16 à 18 nds, travers, grand largue pour finir au près avec des belles vagues . On traverse le rail du port du Pirée sans trop de trafic, moins de vagues à l'approche du cap Sounion au pied duquel on va passer la nuit. Quelques bateaux sont là, à  l'abri des vagues comme nous. Mais ça continue de souffler. On profite de la vue majestueuse sur le temple de Poséidon érigé face à la mer et au couchant.

A la nuit tombée un gros cata colle son mouillage sur le nôtre alors qu'il y a plein de place… et il ne veut pas bouger… tant pis pour lui, on le réveillera s'il nous gêne car demain on part tôt en pariant sur un vent plus faible au lever du soleil. On va remonter plein nord, quelques milles seulement mais dans un passage très venté entre Macronisos et l'Attique.

Mardi dans la matinée nous sommes amarrés à  Lavrio, à la fois port de commerce et port de plaisance complètement squatté par les loueurs. On a rendez-vous avec Simos le mécano, c'est Kiriakos son frère qui vient. Çà se passe en cinq minutes, il faut sortir le bateau de l'eau pour reprendre la question des vibrations depuis le début, c’est-à-dire depuis l'hélice jusqu'au moteur. Il faut compter cinq jours d’immobilisation. On se comprend mal. En fait c'est moi qui doit aller au bureau du port pour prévoir et payer le grutage. On est donc là pour quelques jours.

Mercredi matin, malgré 25 nds de vent de travers qui nous pousse à quai au ras de l'étrave d'un énorme  paquebot, les grutiers nous sortent de l'eau sans casse,  du grand art.

Et tout ça pour 23€ ttc. On est au bout d'un terre-plein sur une remorque, sans eau ni électricité, ne parlons pas de WC et encore moins de douche.

On trouve une chambre en ville.  Il faut qu'on trouve nos marques dans ce port pas très sympa.

Jeudi se passe à attendre.

Vendredi India est descendu de sa remorque sur un ber au quai devant un paquebot. Kiriakos et Simos viennent démonter l'arbre d'hélice et le tourteau pour vérifier s'ils ne sont pas faussés. Vendredi fin d'après-midi il pleut un peu, on est dans le bateau. En quelques secondes le vent monte à 50 nds enfin ce que l'on a constaté à l'anemomètre ,  la pluie est à l'horizontale. On ferme tout, un grand bruit, ce n'est pas le tonnerre ? Deuxième bruit et India gîte, « on se casse la figure ! ». Vite, on attrape nos affaires, une veste de pluie et on descend… India est penché sur le côté le ber a ripé.

Les deux catamarans d'à côté ont glissé de leurs cales et ont renversé un bateau de pêche (d’où le 1^er bruit).  Trempés, on appelle le grutier. On part à pied vers la cabane du gardien, une voiture passe, le gars téléphone pour moi au grutier qui finit par arriver. On stabilise India avec deux amarres en espérant que le vent qui a baissé entre temps, ne souffle pas trop fort cette nuit. Heureusement on avait gardé la chambre encore une nuit.

Diagnostic samedi matin : il faut changer l’arbre faussé et le tourteau. Ils auront les pièces lundi donc il ne se passera rien avant mardi. Dans l'après-midi on prend le bus, on va aller trois jours à  Athènes.

Ca tombe bien pour fêter l'anniv de JJ… Belles découvertes parfois sous des pluies violentes transformant les ruelles en cours d'eau. . La colline de Filopappos notamment sur les conseils de Tim et Camille (grand  merci à vous) avec vue magnifique à 360 degrés, 

rencontre avec des musiciens et chanteurs en redescendant. Ils répètent le dimanche dans le parc et se produisent dans la rue pour soutenir des bonnes causes. On les a écoutés un bon moment. Puis j'ai reconnu un chanteur flûtiste que l'on avait vu à Skopellos en juillet. On avait attendu trois heures un concert au Dimotiko kf (café municipal) dans le cadre d'un festival dédié à Markos Vamvarakis célèbre joueur de bouzouki et compositeur de rebetikos originaire de Syros. Bref, on buvait des coups en attendant et on regardait autour de nous. J'avais remarqué un jeune couple qui attendait aussi.. Au début je les ai crus allemands, et non ils étaient grecs.  Et bien c'est ce jeune que j'ai reconnu. Il s'appelle Yurgos, sa compagne chante aussi. On a discuté un bon moment, c’était trop sympa… Puis un peu plus bas devant une église, fête pour un baptême avec de bons musiciens, bouzouki, guitare accordéon et chant super..…

Plus tard, on a déambulé au hasard et on est arrivé sur une placette où se tiennent les puces, antiquités et broc en tout genre…

un kf resto Avissinia (avec un rooftop en terrasse dommage qu'il soit fermé demain ), de la bonne musique, un accordéoniste Manos et une belle chanteuse,  avec le keefi (groove). Evidemment on a bu une bière et on a dansé sur place. Manos trop sympa musicos comme je les aime, très présent avec les gens comme Chris mon frère. Je suis allée parler avec lui à la fin.. Quelle belle journée de musiki.. .. Quelle chance !!! En plus à l'hôtel on a changé de chambre, très kitch mais elle donne sur une belle place ensoleillée.. .

Le lendemain tadam, lever de rideau sur pluie de messages pour l'anniv de JJ.. On a commencé par le gâteau, pourquoi pas ? moelleux aux amandes, amygdalo gliko de chez Takis (sur les conseils de Camille) que l'on a dégusté au bistrot en face … 

Acropole comme il se doit et comme JJ en avait envie, puis déambulation.. .

Et le soir  taverna Ama Lachei à Exarchia quartier excentré mais sympa. Dans une ancienne école revisitée très jolie, terrasse dégoulinante de plantes.  On a mangé à l’intérieur,  because pluie.. Et on s’est régalé avec des plats simples, frais et une touche de jamais goûté…  Que du bon…

Marche de nuit dans les petites rues bien taguées.

Retour en métro bus à Lavrio et là on attend, on travaille la patience et on essaye de rester zen….

 Ah si j’oubliais, en arrivant sur India JJ a eu droit à une belle bougie (sans gâteau du coup), une belle en cire jaune.. sur laquelle il avait plaisanté à l’île de Tinos, là ou les gens pieux remontent à genoux une avenue longue d'un kilomètre sur un tapis pour rejoindre l’église qui domine la ville…avec un cierge à la main. Bonjour le sport..

Les jours se suivent et se ressemblent, entre téléphoner au mécano deux fois par jour, aller et venir entre le bateau et l'hôtel. C'est toujours « avrio », demain ou sans doute mais pas tout de suite. L'impression de tout le temps les déranger, mais si je n'appelle pas, ils ne rappellent pas. La conversation est toujours très brève mais pas moyen de vraiment savoir pourquoi ça traîne.  En plus un anglais difficile à comprendre. En fait il leur manque une pièce. Un grand merci à Nicolas franco grec de Porto Rafti que l'on appelle à la rescousse de temps en temps. Il fait l'intermédiaire pour nous permettre de comprendre les contre-temps. On propose de la commander en France, on pourrait la recevoir en 48h. Mais non, ils veulent refaire la pièce dans leur atelier. Oui mais quand ? Mystère ? Aujourd'hui samedi ça fait onze jours qu'on est là et toujours l'incertitude, pour une réparation qui au départ devait durer cinq jours. En fait ils courrent tout le temps. Ils ont un max de boulot. Ils jonglent entre les réparations des bateaux de location, les bateaux hivernés au chantier non loin et les tempêtes qui se succèdent et occasionnent des dommages. Sûr ils n'ont pas beaucoup de dimanches libres mais peu d'empathie sans doute.. Ils sont gênés de ne pas avoir le temps, alors ils préfèrent faire l’autruche, ne rien dire. Du coup on leur court après ce qui est très désagréable. Avec la mauvaise impression de passer notre temps à attendre leur bon vouloir. Pour couronner le tout on vient de traverser de forts coups de vent la tempête Ballos. (Normalement le ballos est une danse de couple…). On a tout planqué, le bimini, les panneaux solaires, la capote pour limiter les prises au vent.

Mardi 21 septembre

Le vent est cette nuit tombé, après une baignade matinale nous voilà en route vers le continent Porto Rafti. On a rendez-vous  ce soir avec Jade et David qui nous rejoignent pour une dizaine de jours. On a pas mal hésité sur la destination  vu les caprices de la météo.

Mouillage dans l'après-midi dans la rade sud, on est les seuls alors que côté nord il y a du monde. On part à terre en reconnaissance. J'ai pris rendez-vous avec un mécano de par ici pour ces problèmes de vibration du moteur, il vient demain matin. Sur la plage, un gars nous interpelle, Akis il habite ici, il a navigué lui aussi. On parle bateau, de notre rendez-vous, etc…

Jade et David arrivent à  la nuit, ils nous invitent à une jolie taverna de poissons, mais pas que 😉 sur le port. Sympa de les revoir à bord, on sent qu'ils aiment ça. Mais pas de chance pour leur première nuit à le mouillage est bien rouleur et ça grince dans leurs oreilles.  Le lendemain matin alors qu'ils dorment encore on va se mettre à quai sur le seul bout de môle libre pour attendre Simos, le mécano. Un gars est là qui nous attend,  il parle français et nous aide à accoster. Impossible de rester le long du quai, il y a trop de clapot, on va essayer de se caser de l'autre côté du môle. Le gars en question, c'est Yannis. Il nous dit de nous mettre à couple de la vedette des gardes côte, ils nous attendent. Yannis fait partie du même club de voile qu'Akis, c'est ce dernier qui lui a demandé de venir nous accueillir ce matin. Sympa, non ? Puis appel au téléphone, c'est Nicolas du groupe Plaisanciers Francophones, comment est-il au courant ? En fait tous les trois sont au club de voile de Porto Rafti… Puis c’est notre tournée, on offre kafés et jus d'orange , on blablate, Akis nous rejoint…  Moment bien sympa. La femme d'Akis arrive d'Allemagne le lendemain et Yannis part à Istanbul rejoindre sa chérie et terminer son book. Il est photographe à Athènes..  On attend dans la bonne humeur.  Puis on fait le tour d'India pour trouver l'origine des grincements.. Et eurêka un coup de liquide à vaisselle autour de la trappe du moteur, et plus de bruit ….Yeeesss..  Mais Simos le mécanicien ne viendra pas, il est en panne de voiture ! Alors en route pour  Karystos, à  la voile, oui oui. Et allons nous mettre à l'abri du mauvais temps qui s'annonce.  Belle arrivée tardive au port…  Jade et David font un tour en ville, repèrent un resto et bien sûr c'est Cavo Doro, notre cantina, un de ceux qu’on préfère.

Jeudi matin en allant chercher une pita, je croise Dominique et Yola, tout ça se finit devant un café chez Xovoli. Puis, comme on est jeudi, il faut changer de place car le ferry arrive. On se met alongside un peu plus loin car on refuse de re-bouger.  Leur idée est de laisser la place au ferry, une dizaine de bateaux doivent lever l'ancre et les amarres en même temps, puis font du sur place en dehors du port le temps que le ferry reparte puis se ré-amarrent, et le lendemain rebelote car le ferry vient deux jours de suite, le jeudi et le vendredi. Imaginez les emmélages d'ancres et manœuvres les uns sur les autres..  On croise Roland…. Sympa de montrer à Jade et David l'endroit où on a passé l'hiver.

Vendredi mouillage, on part au près vers Órmos Vasiliko la crique au sud de Mégalonisos (archipel des Pétalis). Eau transparente, soleil, poissons orphies et oblades…. Et plouf sitôt arrivés, un David dans l'eau qui va explorer la jolie voûte qui abrite des dizaines de micros poissons en tout genre…

Puis c'est la sieste, chacun son endroit.

Le soir, après avoir dégusté très bonnes pastas concoctées par le duo Jade /David, partie de « main pleine », jeu appris sur Kébouleg'.

Réveillés par les chasseurs, après le petit déj’ concocté par David on traverse à la voile au grand largue vers Kéa, l’île des Cyclades la plus proche du continent, à Órmos Kondouros, grand mouillage fréquenté, on se met un peu à l'écart. Le soir la taverne à terre n'est pas terrible hormis les entrées, et chère.

Dimanche après une belle baignade, en route vers Kythnos, l’île à côté. Pas mal de vent, au près ça gîte bien, David à la barre. Une jolie vague déferle sur l'arrière. On se prépare bien avant d'entrer dans le minuscule port de Loutra.

Le port est déjà bien plein à cause de la météo. Jade pose notre ancre quasiment de l'autre côté du port, près des bateaux de pêche et on recule s’amarrer en face. Baignade dans la source d'eau chaude au bout de la plage, jacuzzi naturel.

Jade et David nous envoient des photos/jeux de piste pour qu'on les retrouve partager une taverna.

Le lendemain on passe sur la côte Ouest de Kythnos,  courte navigation vers Órmos Fikiadha. Magnifique lagon avec la plage qui fait la séparation avec Órmos Kolona.  

Les jeunes vont plager à terre en annexe.  Ils font leur gym dans les derniers rayons du couchant.

Mardi 28 septembre, on part au lever du jour pour une bonne traversée vers l’ouest, direction Poros. Pas un bruit les djeunes dorment. Enfin vite fait car le moteur fait un boucan d’enfer dans leur cabine. On est rapidement sous voiles à une belle allure.... D'autres font comme nous , sympa de les voir se déployer aux premiers rayons de soleil... On profite de 21 nds de vent de travers pour filer à 6 ou même 7nds avec quelques belles vagues. Peu avant l’arrivée, après avoir dépassé Agios Heorgios et ses éoliennes le vent tombe brusquement, moteur ! Dans le passage entre Poros et Galata on est six ou sept à la queue leu leu. En longeant le quai on découvre la ville avec ses airs d'Italie. On veut aller plus loin vers un mouillage, mais devant le port nord-ouest une belle place de ponton nous tente. Vite fait bien fait, on prépare amarres et pare-bat' et on recule à quai. Belle manœuvre , heu…. David demande si c'est normal qu'on ait laissé la grand voile !!!. On comprend mieux les regards un peu étonnés des gens sur le ponton.

On se balade sur les quais jusqu'à l'incontournable horloge, en haut pour le coucher du soleil. Sympa de voir d'en haut l'activité du port, le ferry de Galata, les gros catas et les yachts.

Belle petite taverne Kalavolos, au calme dans une ruelle à l'écart croulant sous les bougainvilliers et lauriers fleurs, très sympa et délicieuse  cuisine avec des plats grecs revisités…

Et déjà la dernière étape vers Égine, belle navigation à la voile au départ puis vent dans le nez cap au nord. Beaucoup de monde au mouillage,  mauvais signe. Effectivement le port est plein, pas une place de libre,

on se met au mouillage au sud du port, on cherche les tâches de sable, un peu rares… On tourne, vire…. Jade déroule l'ancre…. Puis en fin de journée je plonge pour vérifier le mouillage.. Malédiction, on est tout près d'une vieille digue submergée, 1 m de fond par endroit... Allez, on recommence. On ne peut  rester là avec le risque d’aller droit sur les cailloux si on dérape d'autant que le vent se lève. A la nuit, David repère une excellente taverna  Kappos Etsi (ah les délicieux feta fest au miel et pistache, porc caramelisé sur coleslaw épicé, excellentes pâtes aux pistaches, huuuummmm 😋) pour leur dernière soirée à bord. Mouillage bien rouleur.. Leurs Premier et dernier mouillage auront été dansants !!! Mais moindre mal ils sont amarinés maintenant…

Jeudi matin, levé tôt je guette les départs du port,  un autre voilier et une vedette sont partis avant nous. On passe deux heures dans l'entrée du port à attendre qu'une place se libère. Peu de bateaux sortent car le temps va se gâter. Finalement on trouve un angle de ponton où  s’amarrer, première manœuvre l'ancre n'a pas crochée, on recommence ! Deuxième manœuvre, Jade à l'ancre. On est en train de s’amarrer comme on peut sur ce coin de ponton quand un gros voilier de location passe trop près,  il accroche notre chaîne et heureusement sans casse on arrive à  se dégager. Y a plus qu'à recommencer ! A ce moment là,  Marie voit un voilier partir, une belle place se libère, hop ! On saute sur l'occasion, on sera mieux et du bon côté car le vent nous écartera du quai. Merci le maladroit. Sauf que notre ancre n'a pas croché..    Cinquième manœuvre en une heure. Malgré tout c’était de belles manœuvres, chacun à son poste. Jade est devenue és experte à l'ancre. Elle s’est rapidement débrouillée seule. David aux commandes au mouillage ou aux débords en arrivant dans les ports pour éviter de toucher les bateaux  en reculant à quai.. oui, oui, bel équipage…

Puis L'après-midi,  que fait-on quand on est au port ? On prend un bateau de promenade pour aller sur la petite île de Moni où  Jade et David nous ont précédés, ils sont en  balade pour voir les cerfs qui vivent en liberté. Magnifique lagon, belle forêt de pins.

La naïade sort du bain.

On fait quelques centaines de mètres et Marie aperçoit une biche dans un fourré, on attend assis à l'ombre et un joli petit cerf sort de derrière les arbres, puis un deuxième, pas farouches les bestioles.

Ils viennent manger dans la main. Enfin gaffe tout de même, David s'est pris un coup de bois en le caressant.  Au retour le vent s'est bien levé, Jade et David quittent India pour une chambre plus stable et spacieuse. Dernière soirée ensemble à Dromakis dans le vent… On se les gèle.. ..

Mère et fille

Le lendemain matin on les accompagne au ferry qui va les amener à Athènes.

Au revoir, au revoir, c'est toujours aussi sympa de vous avoir avec nous. Un serrement de cœur… Et un grand vide s'installe sur India…

Alors on nettoie, grand récurage, tout y passe, çà occupe… Puis on va à terre acheter des pistaches en tous genres. Le vent est  là. Le port s'est vidé des bateaux de location qui rentrent sur Athènes et les places ont été vites reprises.

Lundi 13 septembre.

Au volant d'une vieille Suzuki de location nous voilà partis pour découvrir Andros.… d'abord à la Chora (Andros-ville), une petite ville qui s'étire le long d'une rue pavée de marbre et bordée de belles maisons d’armateurs, 

sur une presqu'île terminée par un phare perché sur un rocher et un pont qui mène à un îlot battu par les vagues.

Puis direction les collines vers Ménitès, hameau aux nombreuses sources, carrefour de plusieurs sentiers de randonnée.

Pour une fois, les sentiers sont balisés,  répertoriés sur une carte toute récente,  plus de 100kms nous a-t-on dit. On fait une jolie boucle qui commence par grimper entre des jardins, puis on suit des canaux d'irrigation, on monte des tonnes de marches, on descend des milliers d'escaliers en pierre,  sur ces vieux sentiers entre de jolis murs de pierres sèches.

Retour par le sud de l'île, arrêt au monastère de Panachrantou, une forteresse perchée à flanc de montagne. Personne en vue, on aperçoit de loin un moine, puis quelqu'un ouvre l'église mais on visite dans le noir, pas la peine d’éclairer pour des mécréants. On croise un paon qui vole vers le poulailler avec de nombreuses poules dont une jaune ébouriffée qui picorent en passant devant une biche et son faon nonchalamment installés à l'ombre …

Ensuite on passe par Órmos Korfiou, soit disant un port selon le guide nautique. En fait une ruine, inabordable, sauf quelques bateaux de pêche, une grande plage, des tavernes, un endroit bien venté et un peu sinistre. Retour par la montagne au couchant, avec vue sur les kilomètres de murs en pierre sèche à la forme très caractéristique spécifique à l'île.

Mardi matin, malgré le meltem qui se déchaîne, en route vers le nord-ouest de l'île après avoir consolidé l'amarrage et laisser notre tél au cas où au voilier d’à côté..  D'abord Gavrio, le port de commerce de l'île,  c'est là qu'accostent tous les ferries qui desservent Andros. Des agences de voyage, des locations de voitures,  des bars et restos. Un port qui ne semble pas très accueillant. On remonte dans les collines par des pistes un peu raides mais entretenues, on veut voir les mouillages du nord-est de l'île. Ça tourne et vire dans un paysage sec et un peu désertique,  sauf des « oasis » en fond de vallées, plus sympas. Puis on retourne manger à Ménitès. Là on s’est loupé,  taverna vraiment pas terrible et chère attirés qu'on était par le joli cadre. Oups…. Ensuite balade dans la plaine, encore une boucle entre jardins, belles maisons et champs, un vieux pont. On y verra même des vaches..

Retour à  Batsi par la montagne, une petite route parfois escarpée domine tout le nord de l'île,  un endroit sauvage, deux villages accrochés à la pente parce qu'il y a des sources. Magnifiques vues sur les montagnes et la mer dans le soleil couchant et la lune qui se lève sur l'autre bord…..

Mercredi, on bulle, on écrit, en attendant que le vent tombe.

Ça souffle bien, jusque dans le port.

Les voisins, des belges sympas,  sur un gros yacht de location nous demandent si on a du confort à bord. C'est sûr qu'à côté d’eux avec trois hommes d'équipage, on fait exotique. Mais c’est bien la première fois que des gens d'un engin pareil discutent avec nous. On les retrouvera à Tinos, en s'excusant de nous avoir fait gîter avec leur vague d'étrave en nous doublant. Petite glace sur le port pour finir notre séjour sur Andros. Demain matin cap au sud-est vers Tinos. On part à l'aurore. On y a rendez-vous avec Roland, il vient chanter samedi avec la chorale de Karystos.

A sept heures, jeudi, nous voilà partis. On longe toute la côte d'Andros et arrivé au chenal qui la sépare de Tinos, on a enfin du vent pour hisser les voiles. On se fait doubler par le "fer à repasser" dont la vague nous fait bien danser, comme souvent quand on croise un de ces engins. Au port de Tinos, ambiance bien différente : animation, circulation au ras du quai, ballet incessant des ferries car on est sur la ligne qui dessert Mykonos, l'île voisine, une des deux St Trop de la Grèce avec Santorin. On prend un peu nos marques : la rue des marchands du temple, bondieuseries, icônes et souvenirs en tous genres car Tinos est aussi LA Lourdes grecque. C'est un peu paradoxal car c'est une des rares villes catholiques de Grèce et en même temps un lieu de pèlerinage pour les orthodoxes. Le truc c'est de faire à genoux le kilomètre de la rue principale sur le tapis qui monte depuis le port jusqu'à l'église de Panagía Evangelístria qui domine la ville et où se trouve l'icône miraculeuse trouvée par la Bernadette Soubirou locale dont on vous épargnera l'histoire...

Les "bâtons rouges" ce sont des cierges de 1,50m à 2m de haut selon les modèles ! et le tapis sur la droite de la chaussée . 

 Vendredi matin, chez Vidalis,  sur le trottoir d'en face, on loue un scooter pour se balader dans les environs. Demain on ira plus loin, en voiture. Belle journée pour le scoot, soleil sans vent… yeeeessss..

 Ensuite on passe voir Agios Ioanis qui serait un beau mouillage mais très animé, puis celle de Pachia Ammos plus sauvage et à l'étonnant sable vert. Belle baignade rafraîchissante.

On revient par un plateau magnifique parsemé d’énormes blocs de rochers ronds. On voit la mer des deux côtés.. .

 En fait les maisons ont par ici toutes vue sur la mer vers l'est ou vers l'ouest. Parfois orientation est ET ouest.. Mazette.. .. On rejoint Volax village incontournable avec miel et vannerie. Le soir pot sur India avec Maï, Roland et Yurgos qui chantent demain soir avec la chorale de Karistos..Le lendemain, en voiture on retourne au plateau de rochers pour faire une belle balade entre les murets, on dérange les chèvres, jusqu'à un rond de pierres.  De quoi s'agit il ? Mystère.. Lieu de culte, utilité agraire ?

Bon on abrège car on est en plein cagnard.. Exactement ce que l'on se dit quand on  est chez nous en France en voyant les marcheurs ou véloteurs à l'heure où on cherche l'ombre…. On poursuit en allant se jeter dans la mer sur une jolie plage non loin pour faire baisser la température . On y croise Dominique notre voisine de Grabias à Karistos… Décidément, une rencontre par île.. .. Puis arrêt à Pirgos village d'artisans autour du marbre..

On visite le musée des artisans, magnifiques portraits sculptés… Regards de pierre vivants, ou barbe se confondant avec la matière, puis la maison d'un sculpteur célèbre Yannoulis Halepas.. et d'autres galeries plus modernes.

Regard..

"T'es qui toi ? Avec ton masque !

On pousse jusqu’à Panormos, petit port sympa assez nature avec peu de profondeur d'eau et un micro quai. Question ? Que faites vous quand vous n’êtes pas sur le voilier ? Réponse : On visite l’île pour trouver des bons mouillages…  sic….

Au passage on voit les pigeonniers très caractéristiques de Tinos, une petite carte postale pour finir la balade ?

Des chapelles en promotion ? Deux achetées la troisième gratuite !

On revient au port pour assister au concert… Beau moment émouvant.

Mais assise sur un banc sans dossier, mon mal de dos genre fissure de fatigue de la côte (sans doute celle fracturée il y a quelques années) s'accentue et je reviens avec peine au voilier… ne sachant plus comment me tenir pour me soulager… Comment va se passer la navigation de demain ??? On décide d’aller chercher Jade et David à Porto Rafti non loin de  l'aéroport compte tenu de la météo. Du coup le lendemain retour vers Andros au mouillage de Fellos repéré quelques jours plus tôt... sous voiles, sympa.. JJ me facilite la tâche en m'évitant les mouvements de rotation.. La douleur s'apaise. Elle est à nouveau supportable.. Mouillage un brin rouleur, on repart le lendemain lundi vers l’ile de Xero,  une des Pétali … Et là grand bonheur, tout ce qu'on aime et que j’attendais depuis le départ de Karistos… Mouillage sauvage, belle plage, tranquouile à l'abri du Nord ouest… On respire.. Branlebas à 5h du mat.. Le vent a viré nord est, on est près des rochers… Du coup on remouille de nuit à la frontale.. On s'en sort pas mal, JJ à l’ancre, moi à la barre. .  Difficile de se rendormir après ces émotions.. ..  Belle longue baignade au réveil avant de partir pour Porto Rafti…

Samedi 11 septembre à 12h30….

C’est un nouveau départ, vers l'automne.. On finit par lever l'ancre vers Andros une île à 20 Mn d'ici (5h) Cyclades du Nord que l'on ne connaît pas. Avec la mythique passe de Cavo d'Oro à traverser …. Un des deux ou trois endroits réputés difficiles de la mer Egée. En sortant de la rade, le vent passe du sud au nord en quelques centaines de mètres et rapidement ça souffle fort avec de belles vagues, on marche à 6 ou 7 nds au près avec des ris et un bout de génois. Pendant 2h environ, ça gîte, c'est sportif et on file… On croise sans encombre cargos et porte-containers, le vent tourne peu à peu. Et au moment de remonter la traine, SURPRISE ! un maquereau pas bien gros (25 cms) se balance… Le premier depuis juin ….  A l’abri de la côte on arrive tranquillement devant le petit  port de Batsi.  Quelques bateaux de pêche, un seul voilier. C'est bien tentant de venir aussi à quai au lieu de faire un mouillage.

On accoste le long du quai, il reste une place où on n'a pas besoin de jeter l'ancre. On a été bien inspiré car dans la soirée le vent s'est levé et le port s'est rempli de bateaux plus ou moins adroits pour accoster surtout quand il y a du vent. Plusieurs jours de fort Meltem sont annoncés et le premier contact avec Andros nous a donné l'envie d'y rester pour nous balader. Le capitaine offre un ouzo à son équipage pour la belle manœuvre au port. Ouzo servi avec des mézés très sympas dans une ruelle verdoyante.

Et là on tombe sur Maria en séjour avec Yota pour quelques jours. Incroyable, non ? Le lendemain on visite monte sur les hauteurs avec elles

et on visite Batsi par les ruelles pavées bordées de canaux qui serpentent dans le village.. Il y a de l'eau sur cette île. Ça fait plaisir de voir ces plantes dégringoler le long des sentes, les fontaines moussues…

Le soir elles nous invitent à partager un ouzo avec quelques mézés disent elles. En fait les plats défilent, filets de poisson crus marinés, moules au cumin, boules de feta sur lit de tarama, favas aux câpres .. .. Un régal.. . De plus excelle te musique traditionnelle, très réjouissant …. Au retour on tombe sous le charme d'un appartement éclairé magnifiquement qui laisse apercevoir un plafond très ouvragé. Intrigués on est, Maria parlemente avec Yannis de son balcon et… nous montons visiter.

Agiographe, collectionneur passionné, Yannis nous accueille et nous fait découvrir son royaume..

Portraits de ses ancêtres qui sont à l'origine de la création du port de Batsi, les icônes restaurées par lui tapissent les murs, un phonographe lancé à la main susurre une belle voix d’une chanteuse grecque des années 30, un écritoire avec des plumes d'oie, tout y passe.. On quitte cet endroit interloqués et ravis de l’attention chaleureuse et un rien grandiloquente et mégalo de Yannis..

Lundi, location de voiture, on part à la découverte de l'île…

Mardi 2 septembre.

Allez on bouge.. On retourne aux îles Pétali. Cette fois au sud de l’île principale Mégalonisos, au mouillage de Órmos Vasiliko. Très bel endroit, sauvage, l'eau est claire, une voûte de rochers abrite une nursery de poissons, de toutes couleurs et de toutes espèces et une micro plage.

Délicieuse baignade sous la voûte.. JJ prend des photos sous l'eau. Seulement quatre bateaux, on voit que la haute saison s'achève. Le week-end il y a bien plus de monde car on n’est pas loin d‘Athènes.

Mercredi le vent se lève, alors on revient dans la baie de Karystos mouiller dans cette crique assez sauvage.. Au moment d'aller se coucher, le vent est déjà bien plus fort que celui prévu par la météo, pas vraiment envie de passer la nuit comme ça. Allez, on rentre au port, juste à  2 ou 3 Mn. Une petite nav de nuit, sympa de voir Karystos du large la nuit. Et on s'amarre tranquillement sous les yeux du port master qui se demande à quoi on joue d'arriver si tard.

Jeudi on retrouve les copains de Ké Boulég, Marc et Aline rentrent des Sporades et vont hiverner le bateau ici. En fait on s'est amarré à côté d'eux dans la nuit, sans s'en apercevoir.Au matin c'est l'effervescence dans le port, le préposé veut qu'on change de place car un gros va arriver. Ils ne sont pas d'accord entre eux. Ça s’engueule, on reçoit des consignes contradictoires. Au final le boss se déplace en personne et explique qu’un ferry va accoster cet après midi. Grande première ça fait trois ans qu'ils en parlent. On se retrouve dans le port de pêche. Et le fameux ferry arrive dans l'après midi.. spectacle garanti.

Grands coups de sirène, manœuvre délicate car c'est un gros machin, photos, applaudissements. Et en cinq minutes il accoste, débarque quatre passagers, embarque une voiture, six piétons et repart. Il reviendra demain. Karystos est maintenant relié directement aux Cyclades !

Le soir petit repas avec  Aline Marc sur India qui nous initient à la crapette nordique et à la main pleine… Des jeux nouveaux, chouette….

Les jours s'enchaînent avec les uns ou les autres.. Trop sympa de se revoir tous… Une autre virée vers Platanitos avec Marc et Aline le 4 septembre jour de nos endeka (11) années de mariage comme nous le rappellent Jade et Lou.

Cette fois on monte à  la source de cette rivière, endroit frais et magnifique ou siège encore un "neromilo" (moulin à eau), on distingue sa machinerie à l'intérieur..

Puis on descend se baigner dans les rouleaux à Plomari, on se fait chahuter, on tombe, on rigole…

Un fort coup de vent est annoncé. On s'amarre solidement, gardes, amarres croisées. Ça tombe bien à notre bâbord un petit voilier amarré à quai par l'avant, à notre tribord rien. Au moins les mâts ne se choqueront pas.  

Belle balade avec Cécile, Fanny l’ânesse, Hercule et Alepou les toutous… Un papy nous donne du raisin noir et nous fait goûter du malagousia. On revient chargé de figues, de raisins…

On va visiter Claudine et Serge dans leur repaire à Kalinia. Serge nous informe qu'il y a eu une rafale à 122 km/h (55 nds !!!) Nous on a  enregistré des rafales à  40, 42 nds. Mais on n'a pas toujours le nez sur l’anémomètre.. Plutôt occupés à consolider l'amarrage..

Le lendemain, après une séance coiffeur avec Cécile.. . 

visite du domaine viticole de Montofoli.

Dentiste vendredi matin pour combler ma dent creuse.. Et nous voici prêts à repartir après avoir fait une dernière lessive, l’avitaillement, dîné  chez Roland, apporté le fourgon chez Cécile (un grand merci Cécile d’accueillir notre fourgon)..

Samedi matin le vent semble tranquille, on organise un kf d'au revoir chez Dzimis (comprenez Jimmy) avec ceux qui seront rentrés en France lors de notre retour sur Karistos en Octobre y compris Marc et Aline et Jean Pierre rencontré sur le quai,  seul sur son Dufour 34 pieds "Maïa" bien sympa…

C’est la première fois que l'on passe l’été en voilier en Grèce et je redoutais : trop de monde, trop de gens, trop de vent.. Ça c'est fait… En même temps, on mesure quelle chance on a de vivre tout ça bien sûr..

Après un long silence, on reprend nos messages. On a un peu tardé, soit occupés à autre chose, soit par flemme, soit parce qu'on ne voit pas le temps passer. 😊

Dimanche 15 août

Le vent souffle toujours à Karystos. De bon matin on part avec Roland pour une jolie balade à pied vers le Karystos antique, quelques chemins, des murets d'anciennes constructions, c'est tout ce qu’on peut apercevoir. Un figuier nous offre un petit en-cas bienvenue. Traditionnellement aujourd’hui c'est la fête partout en Grèce,  mais cette année rien. L'an dernier non plus, le Covid est passé par là.  Cette année s'y ajoutent les incendies. L'humeur n'est pas à la fête,  mais les restos sont pleins, les familles, amis se retrouvent pour quand même marquer le coup. Nous on décide d'aller voir vers Paradisi si par hasard il n'y aurait pas un peu de musique. On monte jusqu'au plateau sur la route de Chalkis et au carrefour plein de voitures garées, le resto qui est là doit être réputé. Dans le fond d'un vallon, on arrive à Paradisi un tout petit village. Des voitures partout, les terrasses des deux tavernas bondées, mais pas de musique… Bon maintenant qu’on est là, on continue. On tourne et retourne, comme souvent ici la route n'est qu'une succession de virages. On trouve une piste plutôt carrossable, ça doit être celle qui va à Rouklia, petit hameau qui abrite une grosse fête de danse et musique "panighiri" fin juillet pour célébrer le saint du village. La piste s'enfonce dans une vallée étroite pendant plusieurs kilomètres au bout de laquelle on va trouver quelques maisons et une église, des bergeries, une voiture. L'endroit est superbe et sauvage. Fallait le faire de vivre dans un endroit aussi reculé, même si à travers la montagne on ne doit être qu'à quelques kilomètres de Karystos. En retrouvant la route, on continue vers le Nord, après Agios Dimitrios on descend la gorge du même nom jusqu'à la plage à l'embouchure de la rivière.

Le Meltemi y lève de belles vagues,  quelques tentes sur la plage, deux kantinas pour boire un coup à l'ombre. On était passé là il y a trois ans, en arrivant par une piste vertigineuse qui suit la côte depuis Karystos.

Le soir nous voici réunis chez Laurence : Camille, Tim, leur petit Achille, Roland, Vassili…autour de plats préparés par chacun..

Lundi, café de filles, Marie retrouve Laurence et ses amies. En fin d'après-midi, on rejoint Laurence sa famille et amis pour une baignade sur une jolie petite plage tranquille "le rocher percé". C'est l'heure du goûter pour Achille.

Le soir taverna sur le port, chez Philippos, excellents mézés et petits calamars frits pour se dire au revoir avant leur retour en France.

Mardi le vent a bien baissé, après un peu de ravitaillement, en route vers les îles Petali pour un ou deux jours avant le prochain coup de vent. Ce sont trois îles très proches de Karystos mais on n'y est encore jamais allé. On opte pour une baie au NW de nisi Xero. Un bon petit vent nous pousse dans la bonne direction, malgré les instructions nautiques, le passage entre Mégalonisi et nisi Xero est un peu scabreux. Seulement 2.70m de fond dans un endroit plutôt étroit, l'eau est très claire et on voit bien les fonds rocheux. On tente le coup à la voile, Marie à l'étrave pour mieux voir, moi la tablette de navigation dans une main et la barre dans l’autre. Joli mouillage tranquille, quelques voiliers et deux ou trois Zodiacs près de la plage, certains ont une espèce de tente pour pouvoir dormir à bord. On est bien là, on va y rester deux nuits sans même avoir envie d'aller à terre.

Avec en prime un beau coucher de soleil.

Q

Jeudi matin, changement d'ambiance, le vent de NE s'est levé. On cherche un autre coin plus abrité entre Évia ( ça s'écrit EYBOIA-Eubé) et Xero les deux criques qu'on approche sont très ventées elles aussi, le vent contourne les collines, on a jusqu’à 22 nds de vent. Bon, ben on continue vers Órmos Karystou en espérant être plus à l'abri. On trouve un endroit où poser notre ancre, plus à l'abri vers la plage d'Agia Paraskevi (qui se traduit par Saint Vendredi). Du vent mais ça peut aller. En fin d'après-midi ça commence à vraiment souffler 25 nds et ça monte. Alors on repart et on revient au port de Karystos.

Le lendemain, le Meltem souffle. On part en balade jusqu'à Platanistos, petit village dans un vallon aux énormes platanes . On commence par descendre jusqu'à la plage de Plomari, une taverne bien sûr et des tentes un peu partout sous les arbres jusque dans le lit de la rivière,  à sec en cette saison.

Retour à Platanistos, belle cascade et la rivière que l'on remonte dans les rochers sous les magnifiques platanes. Dès qu'il y a de l'eau ici, c'est magique. Rochers et arbres étroitement mêlés.

Au retour, petit crochet jusqu'à la forêt de châtaigniers, tout là-haut sur les crêtes pas loin des éoliennes. Magnifiques arbres centenaires brûlés par un incendie.

Mais la nature reprend le dessus, le bois se repeuple,  des plantations ont été faites.

Et une vue superbe sur la baie de Karystos d'un côté et le Stenó Cavo Doro de l'autre. Un des détroits, très venté, de la mer Egée.

Samedi 21 août beaucoup de vent, toujours et encore. Yola nous invite à dîner,  on y retrouve  Maria son amie qui était prof de français et de littérature à l'université d'Athènes, un personnage.

Dimanche à Karystos, le vent est toujours là, petit café en terrasse, on a le choix, il y a au moins une douzaine de restos, kafenéions, ouzeris et glaciers sur les quais. Les montpelliérains arrivent pour le stage de danse et de chant et le soir, on en retrouve certains et on fait connaissance avec d'autres ; où ça ?  A la taverne bien sûr ! Avec ouzo et mézès.

Nous voilà dans le rôle du ramassage scolaire, on récupère les stagiaires à leur hôtel pour les amener à la salle à quelques kilomètres. Faut un peu de discrétion car danser, chanter en groupe n'est toujours pas autorisé. Donc on est hors de la ville.  Tout le monde a eu ses piquouses et son pass sanitaire. En fait le groupe est là en vue de préparer un spectacle de chants et danses à  Montpellier pour la fête nationale grecque le 25 mars 2022. Le matin, Valandis nous apprend les danses, (il est  chauffeur de camion à la mairie). Il a prévu un programme de différentes îles et régions de Grèce et notamment deux danses de Karistos,  "sultana" et un ballos.. En fin d'après-midi chant avec Sévi, prof de musique et chant de Karystos, accompagnée par Vanguelis bouzouki et guitare qui a préparé des arrangements très pointus sur des morceaux traditionnels dont deux de Mikis   Theodorakis (qui vient de décéder).

Rythme intense du stage jusqu'au lundi suivant. Ca fait tellement de bien de danser, chanter, partager…. Entre temps repas soirée vendredi où on invite la chorale de Karistos,  celle qui était venue à Montpellier quelques semaines avant le debut du covid en 2020. Très belle soirée comme on en fait plus depuis ce satané virus, danse, danse et redanse….On se régale.. .

Dimanche relâche lessive chez Laurence, et soirée chez Sévi. Ses parents ont invité tout le stage et leurs conjoints chez eux.  En remerciement d'avoir fait travailler leur fille qui est sans revenus depuis presque un an, l'école de musique étant fermée. On se retrouve à une vingtaine avec des plats énormes, produits de leur ferme : légumes,  agneau, feta maison, vin de leurs vignes, etc…

Et en repartant on reçoit  chacun un sac avec une bouteille de tsipouro, du miel et des biscuits au sésame de chez eux bien sûr !

Lundi dernier jour du stage. On voit arriver Cécile et Artan au bateau. Elle vient de rentrer avec une belle hanche toute neuve après deux mois passés en France. Soirée apéro d'adieux avec les montpelliérains certains repartent demain.

Pause dans notre vadrouille.

Pas trop le temps de donner des nouvelles en ce moment. India est au port de Karystos et nous en stage de danse et de chant avec la bande de Montpellier. Un groupe de français et de francogrecs mené par Yola. Elle a concocté tout un programme avec un danseur et une prof de musique de Karystos. On se retrouve dans un resto qui est fermé cette année. Danse le matin et chant en fin d'après-midi. Nous on fait le ramassage avec le fourgon. Et souvent la soirée se prolonge ensemble. Ça finit aujourd'hui ,  plus de détails dans quelques jours.

Lundi 9 août,

On se prépare tranquillement à partir, un coucou au revoir à Ké Boulég, Marc et Aline sur leur scooter. Vers 13h,  en route pour  Karystos en 4 ou 5 jours par l'intérieur (côte nord puis ouest d'Evia/Eubée), cap à l'ouest en passant par le sud de Skopélos. Pétole donc moteur,  au bout d'une heure et demie on voit la côte nord d'Evia noyée sous les fumées des incendies.

Qu'est ce qu'on va aller faire là-bas ? En ce moment ils n'ont sûrement pas besoin des touristes que nous sommes.

Photo Facebook d'un pilote de Canadair français à Eubé.

On change nos plans, pas de meltem (tant mieux pour les incendies), on décide de descendre plein Sud sur la côte Est. En trois étapes, au lieu de quatre ou cinq,  on peut être à  Karystos avant le coup de vent attendu à partir de jeudi après-midi. Le passage entre Evia/Eubée et Andros est un des plus difficiles par vent du nord, c'est un goulet dans lequel le vent s'engouffre en accélérant et où les vagues sont fortes donc il faut passer avant.

En vert ce qui était prévu, en orange ce qu'on a fait.

Et là coup de chance les visiteurs du soir, nos amis les dauphins nous font un ballet. Ils sont une dizaine voire plus autour de l'étrave. Avec un bébé dauphin..  Et ça se pousse, et ça nous regarde, ça se faufile, zigzague… Un vrai bonheur pendant un bon quart d’heure. Peu à peu ils sont moins nombreux, puis un dernier nous accompagne encore, part et revient nous dire au revoir….Toujours tellement heureux de les voir….

 Sur la carte,  pour ce soir,  je repère une petite anse qui pourrait être abritée de la houle et du vent, aucune information ni sur la carte, ni sur les guides nautiques. C'est seulement sur la carte routière que je vais trouver son nom : Órmos Thapsa. On peut y arriver avant la nuit et si ça ne convient pas on pourra toujours pousser de nuit jusqu'à l'avant port de Kimi où l'on a déjà fait étape. Vers 19h30 on découvre un magnifique endroit entouré de belles falaises, boisé, une jolie plage sur laquelle des gens campent, une taverne, des maisons un peu sommaires, quelques barques et Zodiacs sur des corps morts.

On va s'y reprendre à quatre fois avant que l'ancre tienne, c'est profond et avec beaucoup d'algues, on cherche les tâches de sable, peu nombreuses et avec la nuit qui tombe on ne voit pas grand-chose. Mais on y a cru et au bout de trois quarts d'heure ça a marché. Dans ce tranquille bout du monde, comment imaginer qu'à quelques dizaines de kilomètres tout est en flammes. Dans le noir, on voit passer plusieurs Zodiacs à fond la caisse et deux kayaks qui rentrent de balade.

Le lendemain matin stratégie pour débloquer la chaine enroulée autour d'un rocher. Un p'tit coup de marche avant, on se déporte,  une autre accélération et l'ancre arrive pimpante sans avoir été obligé de plonger… On profite d'un vent portant pour aller tranquillement sous génois vers Pétriés où on est déjà venu deux fois. Mouillage devant la plage pas très loin des baigneurs, là où il y a du sable. Je n'imagine même pas pouvoir faire ça en France, règlement,  règlement. De toutes façons pas moyen de faire  autrement, le port est squatté par les pêcheurs même s'il est public et théoriquement ouvert à tous. Un autre voilier va nous y rejoindre dans la soirée. Cette nuit j'ai rêvé qu'une ourse me suivait partout. Je l'emmenais dehors, et paf elle était à nouveau à côté de moi dans la maison…Rêve agréable. Au début je me méfiais de ses réactions, mais elle était amicale et voulait juste me suivre…🐻🐾🌙

Mercredi, levés tôt pour une longue étape 44 milles jusqu'à Karystos. A 7h on était parti. Monotonie du moteur. En fin de matinée nous voilà devant Cavo Doro, le cap sauvage qui marque l'entrée du Stenó Kafiréa, le passage entre Andros et Eubée. On fait une halte baignade, en face de la chapelle (normal, il y en a partout…), pas un pet de vent, pas de courant ni de vagues dans cet endroit mal famé. La piscine est belle et agréable.

La côte devient sympa des criques, des falaises, des rochers. Je suis sur la carte routière les noms des hameaux perdus sur ce rivage difficile mais à l'ombre des centaines d'éoliennes qui viennent d'y être installées. La polémique enfle à leur propos, il y en aurait trois cents sur Evia/Eubée, propriétés de sociétés allemandes. Les habitants commencent à râler  et selon certains, les autorités favoriseraient leur installation dans les zones dégradées par les incendies,  de là à dire qu’ils ne se sont pas allumés pour rien…. Il a brûlé en un mois 100 000 hectares (le tiers du Vaucluse), dix fois plus que toute la saison d'été de ces dernières années.

Image satellite de l'incendie d'Eubé.

Bref, après l'arrêt baignade, arrêt repas dans un autre bel endroit, au débouché d'une gorge à Agia Archamboli.

Une plage au pied d'une falaise et une chapelle, encore une dont on se demande comment, pourquoi et par qui elle a été construite là.  La foi remue les montagnes, peut-être,  mais ça  em… les cartographes ???

On reprend notre nav sous génois, tranquille jusqu’à la large baie de Karystos. On choisit de s’arrêter non loin de la plage de Bouros. On jette l'ancre, 6m de fond et 30m de chaîne pour être tranquilles.  Protégés nous serons du vent de nord-est qui est annoncé cette nuit. Mais…. Soirée jeu dans le cockpit, quelques petites rafales de vent, au loin vers l'ouest, on voit que le ciel est très sombre, quelques éclairs sur le continent. On sait qu'il a commencé à pleuvoir au nord sur les incendies, si ça pouvait les éteindre. Tout à coup, après une petite rafale, le vent monte à 30 nds en 30 secondes, le bateau fait des embardées, je vais à l'avant lâcher davantage de chaîne, la pluie, les éclairs et le vent continue à monter. On enfile nos harnais et vestes de pluie. Ça devient violent, des rafales de Nord-Ouest à 40 nds (un peu moins de 80 km/h) et des vagues. Est-ce que l'ancre va tenir ? Le rivage censé nous protéger du Nord-Est n'est pas très très loin si l'ancre dérape. La grosse lampe nous permet de prendre des repères à terre. On a mis le moteur en route pour essayer de se tenir face aux vagues, mais difficile de rester dans l’axe même avec le moteur à fond. Bruit bizarre à l'avant, il faut retourner voir le guindeau. Ouf, tout va bien c'est seulement l’amarre de la main de fer qui a cassé, un a perdu un beau crochet en inox, mais tout est intact. J'en monte une autre sur un cordage d’amarre plus gros et je mets toute la chaîne (70m), on est à 10 fois la hauteur d'eau, ça tient. On sécurise tout ce qui claque au vent : les panneaux solaires, le paddle dans les filières, la bouée fer à  cheval. On passe deux heures accroupis pour être un peu à l'abri de la pluie et des embruns et pour ne pas se faire déséquilibrer par les rafales. On imagine le pire chacun dans son coin pour savoir quoi faire si nécessaire. Mais on tient bon, on est présent et prêt à tout. Quand je tiens la barre, parce que JJ bricole à l'avant je m'arcboute pour ne pas la lâcher intempestivement. India roule dans un sens dans l'autre, d'un bord puis l'autre. La trace GPS fait de jolis dessins embrouillés sur la tablette en bas… C’est impressionnant surtout lorsqu'on voit la force des rafales sur l’anémomètre 35, 37, 40 nds, puis ça redescend, les éclairs, les coups de tonnerre se succèdent, puis les trombes d'eau….   Enfin ça se calme un peu, je vais dormir (il faut dire que la nuit précédente j’ai du dormir 2 à 3h avec un break au milieu) tandis que JJ reste dans le cockpit entre veille et somnolence.

La trace GPS des embardée de la nuit, un joli croissant..

Au matin, le vent a tourné,  il est enfin Nord. Vers 7h on se dirige vers le port dans de bonnes rafales avant qu'elles ne deviennent plus fortes. Heureusement que la veille on a démêlé l'ancre coincée sous un rocher quand le vent n’était pas encore levé (encore !!!… ben oui on a pris un abonnement…). ..La veille aussi , JJ  a envoyé un message à nos amis de Karistos en disant que l'on serait mieux au mouillage à Bouros pour passer une nuit tranquille loin des bruits du port….  (on s’est bien fait chambré). On a prévenu Roland, il est là sur le quai pour nous aider. Malgré de bonnes rafales on arrive à manœuvrer en prenant de l'élan depuis l'autre côté du port. Belle manœuvre d'arrivée.. Ouf ! Un bon café puis une bonne sieste du matin, avant d aller se baigner pour souffler un peu. Super India qui a bien tenu le coup, et bravo au capitaine et à l'équipage fidèles au poste. .. On a comaté le reste de la journée puis une tite taverna Cavo Doro pour finir la journée. 

Vendredi ce sont les retrouvailles avec Laurence, Tim… on prévoit une soirée de festivités dimanche. Le soir on propose à Philippe et Béatrice sur Odos, voisins de quai de prendre un verre à la fraîche. Jolie rencontre…On fuit l’animation en allant à pied vers le chantier sur une plage sans réverbère et on regarde le ciel. Une première belle étoile filante attire mon regard. On en voit deux tous les deux ensemble, on fait des vœux. Puis on lit le ciel,  l’Aigle, le Cygne, la Lyre et Vega au plafond, le Scorpion vers l'horizon, puis le Sagittaire,  le Verseau et Jupiter, le poisson et Neptune, le Dauphin, le Petit Cheval, Pégase… A l’est de Vega, Hercule, le Serpent plus bas puis le Bouvier plus loin… Merci l'appli.. C'est pratique en direct.. Ça ne m'a pas empêché de reprendre le livre de retour sur India pour « ancrer » tout ça dans la cabesa….

Aujourd'hui samedi ça souffle au port, nord-est , nord-ouest, sud-est, sud… tout y passe… Avec des rafales à 42 nds entre 12 et 15h. On planque tout. On met des gardes de chaque côté, une croisée derrière. On saucissonne l’annexe pour éviter le fardage, on plie le paddle pour éviter une envolée intempestive puis on déjeune, ça donne faim tout ça.. ..Thon au four pas très moelleux accompagné d'une salade de pommes de terre et haricots aux câpres.. .Et tirokeftari (fromage piquant boatmade)… et fredo espresso au café d'en face pour les toilettes et le wifi….

Nous voici encore dans les Sporades, on ne se lasse pas d'Alonissos, la moins peuplée (1500 habitants, deux villages et un hameau) des Sporades et la plus jolie.

Mardi 3 août on a quitté Roussoumi pour aller vers l'île de Peristera, inhabitée mais fréquentée, surtout en pleine saison. Surprise, les voiliers ne sont pas dans la crique habituelle et bien connue d’ormos Vasiliko. On s'approche et on constate que la crique est occupée par trois gros chalutiers en attente, de quoi ? On se rabat vers une rive plus tranquille pour un repas baignade. Pas envie de rester là,  demi-tour, on retourne sue Alonissos. On sait où aller, on commence à bien connaître le coin : Agia Petros, toujours aussi déserte alors qu'à 500m les bateaux s'entassent à  Steni Vala, où on ira à pied en 10 minutes, pour trouver une douche, la dernière date un peu…. Je cherche du réseau sur la colline pour téléphoner aux mécanos dont j'ai eu les coordonnées (merci Face de Bouc), mais sans succès.

Mercredi, on prévoit un p'tit déj'-douche à Steni  Vala, mais …. ce sera sans douche. Restrictions d'eau sur l'île. On refait une grande navigation de 4 Mn pour aller se poser dans Órmos Mikri Mourtia à la pointe SW d'Alonissos. Même constat qu'hier, la crique de Makro Mourtia à quelques centaines de mètres est très fréquentée, ici personne. On sera le seul bateau à y passer la nuit. On entend une guitare sur la plage.

Le lendemain matin, on voit que deux gars ont passé la nuit sous les oliviers, peinards. On part assez tôt pour monter à la chora d'Alonissos. 35 minutes par un joli sentier dallé, bien entretenu et à l'ombre, indiqué par un allemand matinal sur la plage.

De jolies maisons bien retapées, des restos, boutiques, tout pour le tourisme, etc…

Le village avait été abandonné après un tremblement de terre dans les années soixante. La vie s'était déplacée vers le port de Patitiri. On voit encore quelques ruines abandonnées, certains habitants sont revenus mais la plupart des maisons ont été rachetées par des étrangers. Jolie vue imprenable.

Imprenable aussi le village fortifié pour se protéger des pirates.

La "camionnette" du livreur. P'tit déj’ cher, au café, on se croirait à Lourmarin… Retour toujours à l'ombre vers India qui nous attend sagement pour repartir dans l’autre sens. Toujours Alonissos au pied de superbes falaises blanches, je vois l'AIS de Chalatte  sur Marine Traffic (un site Internet où l'on peut voir tous les bateaux professionnels et certains voiliers), ils ont quitté Skyros et remontent vers les Sporades. On les guette à la VHF (la radio), ils arrivent dans la soirée et nous rejoignent au mouillage d’Órmos Spartines , sous un ciel lugubre, des nuages de fumée masquent le soleil et apportent des éclats d'or sur la mer…

C'est terrible, le nord d'Evia s’embrase non loin de là. Plusieurs incendies incontrôlables et incontrôlés par manque de moyens sévissent en Grèce.

De la plage on voit les voiliers danser la gigue les uns après les autres. Enfin surtout Temps Libre et India. Ca augure rien de bon pour la nuit….Sympa de se retrouver autour d'un pique-nique sur la jolie plage déserte de galets blancs. Donc nuit agitée la houle rentre de sud-est bien dans la baie. Je veille sur le pont dès 5h du mat car on est vraiment proche de Ké Boulèg’. On aperçoit Marc sur le pont qui veille aussi. JJ se lève peu après pour modifier un peu le mouillage. Puis ça se calme. Je reste sur le pont et assiste à un tableau d'apocalypse. Le jour peine à se lever. On est enveloppé d'une brume grisâtre puis rougeoyante. L'odeur de brûlé plane autour de nous. Les bateaux sont recouverts de particules de cendres.. Je pense à tous ces gens qui retrouvent sans rien aux animaux en fuite ou morts carbonisés, à cette magnifique forêt séculaire qui part en fumée.  Je suis très mal. Me demande ce qu’on fout là sur nos voiliers à l'abri à assister impuissant à ces drames. Comment   aider ? Moral dans les chaussettes…

Vendredi matin après une conférence au sommet des quatre bateaux et une longue baignade, causette avec Marc et Aline de Ké Bouleg’, on repart pour une navigation d'une demi-heure. RDV à Órmos Tzortzi où la taverne est réputée pour ses calamars farcis.

Samedi Temps Libre et Chalatte montent au nord vers Panagia tandis que Ke Boulègue et India se dirigent vers Skopelos faire les pleins.

Ké Boulég' (First  36.7)

Repas sympa à la fraîche sur Ke Boulèg’.  Le lendemain, nettoyage de tout avec le moins d'eau possible, le linge, nous, le bateau tout y passe. On se retrouve avec Aline pour chanter ensemble et tenter de trouver le sourire. Puis on grimpe au couchant  à travers  les ruelles blanches et les chapelles

pour finir  dans une taverna bien grecque avec musiki, bouzouk i   guitare…

Mais de loin on voit les bandes de nuages de fumée continuer de s’élever au dessus d'Evia et les cœurs se resserrent. …. Le feu toujours non maîtrisé gagne du terrain d’est en ouest et vers le nord de l’île…. Et nous pour aller vers le sud on va se rapprocher de ça.

Lundi 26 juillet

Un message de Dimitris m'annonce qu’’il viendra changer l'inverseur cet après-midi, ici l'après-midi  commence vers 17h.  Après avoir payé les droits de port 7,90€ pour deux nuits on se baigne, un petit tour dans le village que l'on commence à bien connaître. On va se mettre à table, quand les voici qui arrivent.. bon ben on mangera plus tard. En deux heures le boulot est fait, India a un nouvel inverseur. On va pouvoir faire toutes les manœuvres qu'on veut sans se demander si ça va le faire.

On se met enfin à table, quand revoilà Dimitris qui vient me chercher pour m'amener à  la banque à  Istiaia retirer l'argent que je lui dois. Soulagé de quelques centaines d'euros, je peux enfin finir de manger à  17h… le soir Marie a repéré un endroit on peut manger des kokoretsi. On va encore rester là  demain, on a des courses à faire avant de repartir.

Mardi, je sors le paddle bien enfoui au fond du bateau et je me lance, pas évident avec les vagues, enfin des vaguelettes, mais je débute.  Faudra essayer sur une mer très calme, le matin. Tiens d'ailleurs on pourra essayer demain car un message nous annonce que trois bateaux français copains rencontrés à Karystos arrivent mercredi.

Ce soir on ne « sort » pas, on reste tranquillement à bord, tranquillement façon de parler car la vedette de grecs juste à côté a la télé. Et du matin jusqu'à minuit elle est branchée, sauf à l'heure de la sieste… on a un gros fer à repasser et on vous m…. les petits voiliers étrangers.

Mercredi matin, mer d'huile et au lever séance de paddle, je commence à comprendre comment ça marche.

Marie s'y essaye aussi. C’est pas mal quand même comme cadeau d'anniversaire.

Reste à voir si on va pouvoir naviguer en le laissant gonflé sur le pont. On va tester. Dans la matinée  Chalatte, Ké boulègue et Temps libre arrivent, on a été voisins au chantier à Karystos, ils vont vers les Sporades, on en saura plus au resto ce soir. Coup de fil de Lou attendu ce mercredi soir tandis que l'on prend l’apéro sur Ké Boulègue. .. Puis taverna tous les huit ensemble. Jean Pierre et Chantal de Chalatte habitent les Vosges alsaciennes (JP est catalan d’origine),  Agnès et Jean Luc de Temps Libre dont on a vu le voilier tout le long de notre attente au chantier en mai/juin.. ils sont de Grenoble la Belle… et Marc et Aline de Ke Boulègue,  joli First fin comme un oiseau, ils sont des environs de Toulon. On les a rencontrés au chantier fin mai et depuis on est en contact par sms avec Aline… Belle soirée donc. Ils souhaitent relâcher demain tandis que JJ souhaite partir. On convient de se retrouver vendredi soir dans la baie de Sarakiniko…

Du coup nous voilà partis jeudi fin de matinée, belle nav sous voiles de 10 Mn. On rejoint une crique sans nom que l'on connaît non loin de Trikeri dans le Pélion. On arrive en même temps qu'un autre voilier. On souhaite s'embosser car on sait que les fonds ne sont pas fameux. A la nage, l'aussière autour du corps je nage vers la rive et nous accroche à un rocher. Je reviens avec trois fines coupures profondes sur trois doigts de la main gauche. Je n'ai rien senti sur l'instant,  mais ça saigne…. L'ancre tient mais on n'a que 10 m de chaîne ..  Très insuffisant. Du coup on recommence tout. On relâche la chaîne, ça ne tient pas. On recommence. On relâche la chaîne ça ne tient pas..  Combien de fois on a recommencé sans succès.  Du coup on va voir ailleurs. On trouvera bien une autre crique accueillante qui nous acceptera.. Après le phare, c'est parfait.. Jolie crique sauvage avec quelques méduses.  Selon les courants, elles disparaissent. Ouf on peut se baigner, se rafraîchir genre tous les quarts d'heure car il fait très chaud.. 

Vendredi matin je teste le sparadrap par pulvérisation désinfectant et m'entraine à l'accordéon, car Agnès et Chantal  m'ont demandé de jouer ce soir..  ça pourra le faire si je pulvérise régulièrement. Et on part les rejoindre. Jolie nav au près avec 15, 17 nds de vent. Ça gite mais c'est sympa.. On se retrouve après le cap Sarakiniko, celui de  la carrière  de marbre, non loin d'un de nos mouillages favoris (dans lequel seuls deux voiliers peuvent mouiller).. On se retrouve sur la plage pour une sardinade made by Marc et Aline, j'ai proposé les bananes flambées.. . Tout est installé. .. On voit venir un grec, ca n'augure rien de bon. Il nous demande de ne pas faire de feu, sa maison est proche…. Il est vrai qu'on a vu les canadairs tourner dans l'aprém’. Bon changement de programme, on remballe les sardines et les bananes, chacun va chercher sur son voilier de quoi accompagner les pommes de terre.. Comme promis je joue quelques morceaux à l'apéro et chante Djelem.. . Ensuite çà rigole,  ça chambre, le contact est facile, ça fait du bien.. .

JJ abandonne son idée d'aller dans le Pélion maintenant  On décide de poursuivre avec eux jusqu’à dimanche. Car un bruit bizarre (JJ pense à des vibrations selon le régime, moi j'entends le bruit tout le temps) dans le moteur nous fait envisager de revenir à Oreï pour changer les silentblocks et revoir l'alignement du moteur, ce qui va avec le changement de l'inverseur.

Bref samedi belle navigation sous voiles au près, ça gîte,  on file, tout valse à l'intérieur .. Je profite d'une accalmie pour faire du hortarizzo, riz à la salade sauvage et feuilles de betteraves au cumin et aneth pour ce soir…. On communique par VHF (la radio quoi !) sur le canal 77, c'est sympa.. Selon les bords que l'on fait, on se croise..

Bon on arrive les derniers comme d'hab, pas grave on est les plus petits et India n'est pas un bateau de près ….  à Stafylos mouillage au sud de Skopélos. On y est passé il y a quinze jours en scoot lors de notre balade sur Skopelos. Derrière il y a une plage naturiste. Stafylos donc, belle grande baie ouverte ventée.  On apprécie car il ne fait pas trop chaud… On se retrouve à l’extrémité de la plage avec des campings gaz, barboc au gaz pour faire notre sardinade, car moins dangereux… Encore une fois très  sympa. ..

Aline pousse la chansonnette en italien « o belle ciao «  que l'on accompagne en chœur et en cœur . Je n'ai pas amené l’accordéon vu l’état de mes doigts. .. Donc ouzo, vin blanc,  sardinade, hortarizzo,  bananes flambées au rhum à la poêle.. . On se régale  et la blague part facile. On passe une bonne nuit bien ventilée,.

Dimanche matin,  on fait le tour en annexe des trois voiliers pour se dire au revoir. Ils profitent de la météo pour filer vers Skyros

On voitbles trois bateaux s'eloigner tandis que l'on va aller non loin sur Alonissos pour envisager une réparation  à Oreï en milieu de semaine. .. Belle nav au près et travers pour rejoindre le mouillage de Tzorti que les copains voiliers nous ont recommandé (enfin surtout LA taverna sur la plage qui propose des calamars farcis supers paraît il).

On est au mouillage, JJ plonge, on est bien tanqué. Au passage un truc bizarre l'attire à l’hélice. L’anode de l'arbre est en train de se faire la malle.. Du coup ça expliquerait le sinistre bruit et les vibrations. Il la retire sous l'eau bien sûr. Bravo JJ…. On voit bien que l’anode est abîmée, a heurté la ferraille de la chaise.  Du coup allons-nous avoir besoin de retourner à Oreï ? La suite au prochain numéro.. .

Aujourd'hui après une matinée à buller et paddle, on part piur une très grande étape de 4 Mn jusqu'à Órmos Rousoumi, une crique plage, tout près  du port où l'on ira à lied faire quelques courses. Au moins il fait moins chaud qu'au port qui est bondé. Et oui on est au mois d'août  ! Retour de nuit avec arrêt wifi-bière-glace pour envoyer ce message

Jeudi 22 juillet.

Toujours dans le mouillage sans nom sur la côte Sud du Pélion. On aurait pu changer notre mouillage pour décoincer l'ancre prise sous un rocher, mais j'avais la flemme et j'aurais dû le faire hier car le vent souffle davantage aujourd'hui … Ce matin c'est notre première tâche.

Explications pour les voileux, les autres peuvent aller au paragraphe suivant... Comme l'ancre est près du rivage, on risque d'aller toucher les rochers si on approche trop le bateau. Je n'ai pas envie de sortir tout l'attirail de plongée. Alors , on calcule notre coup, moteur en marche avant, India est retenu par les amarres à terre, on relâche de la chaîne pour avoir du mou, Marie à la barre pour que le bateau reste bien en ligne. J'attache un bout à l'orin et je vais sur la rive pour tirer l'ancre et la dégager des rochers. Ensuite Marie récupère l’amarre sous le vent en annexe, on largue celle au vent, on la récupérera plus tard. Et on lève l'ancre comme d'hab’ sans problème, mais on passe quand même très près du rivage. On mouille dans l'autre sens avec cette fois l'ancre sur un beau fond de sable et embossage . De plus on est mieux orienté, le cockpit est à l'ombre et nous aussi dès 13h.

On a fini le job du jour, on peut aller se reposer… et contempler les méduses qui arrivent, des Cotylorhiza ou œuf au plat vu leur allure, inoffensives pour l'homme (merci Google) mais beurk !

Un p'tit grand massage sur la plage pour se remettre. Dans l'après-midi un gros voilier de location vient nous tenir compagnie. Quatre couples de roumains, on les voit se régaler dans l'eau malgré les méduses, il y en a deux qui ne doivent pas savoir nager et qui se régalent quand même avec leurs brassards comme les enfants. Ils font plaisir à voir à patauger…. Nous on se fait une petite grillade au feu de bois sur la plage saucisses et bananes..😋.

Vendredi, on prend notre temps et vers 13h quand le vent est là on part vers l'Ouest, on déroule le génois seul et on va bon train , vent arrière à 5 ou 6 nds. Je prépare un anetho critoma (criste marine ramassée sur la plage) cumino rizzo à défaut d'épinards. Trop, trop bon.. Je prépare également des câpres, caprons au vinaigre à consommer dans 1 mois, également ramassés sur la plage avec la criste marine restante...

On passe devant Agia Kiriaki, allez c'est un coin sympa, on y va… on se met le long du quai au pied des tables des restos. Belle manœuvre tranquille, un petit créneau, vite fait, bien fait, Marie saute à  terre bloquer une amarre à l'avant tandis qu'un serveur de la taverna bloque l’arrière. Des français au spectacle nous font remarquer notre belle manœuvre tranquille… Le clapot se lève,  le quai est bien rugueux, alors on va mettre notre planche-passerelle-en-bois-du-Jura made in Pontarlier, entre le quai et les pare-battages. Elle va s’user un peu vite, mais au moins on ne bousille rien. On casse la croûte avec une nouvelle recette de Marie, le fameux rizzo. Le soir ce sera taverne devant le bateau, on ne peut pas faire moins avec doggy bags vu les portions généreuses…

Samedi à peine levés nous voilà partis  à pied, avant que le vent ne se lève lui aussi et avant le soleil foudroyant. On monte au village de Trikeri par le chemin muletier.

Avant que la route ne traverse tout le Pélion depuis Volos jusqu'ici, le village jusque dans les années 90, était desservi par un ferry et les bourricots pour monter depuis le port. Et ça grimpe ! Avec une belle vue, on voit India tout en bas.

Un petit tour dans le village

jusqu'à la boulangerie pour acheter la tyropita du p'tit déj pris dans un des trois cafés sur la place à l'ombre.

Et on redescend. Quand la houle commence à bien faire danser India, je suis en train de vérifier les amarres et je ne vois rien venir quand… bang ! une grosse goélette nous tape dedans. Elle a voulu se mettre à une place trop petite pour elle, juste devant nous, le skipper seul à bord, n'a pas prévenu, ni attendu, qu'on lui fasse la place (il me dira qu'il a un problème d'ancre et qu'il ne pouvait pas se mettre ailleurs).

Heureusement, le gars du centre de plongée juste en face de nous a vu le truc, il a grimpé sur India pour repousser l'autre et éviter d'autres coups. Marie saute sur la boule pare battage  pour maintenir la goélette à distance… Avec leur aide et celle du serveur, on a reculé India pour faire de la place au gros cul. Il s'est excusé en nous offrant une bouteille de rosé, j'aurais préféré qu'il ne nous cogne pas. Heureusement c'est le rail de fargue qui a pris,  le métal est juste un peu enfoncé, une beigne de plus ! Une heure plus tard, de l'autre côté,  un voilier recule à quai, mais son ancre n'a pas croché et il vient sur nous… Marie le repousse à temps, le serveur et moi donnons un coup de main au gars, finalement Marie rappelle qu'une pendille traîne par là et on  arrive à le bloquer avec ça. Ouf ! Un autre coup à boire nous dit le patron de la taverna. !!! A ce rythme là on va finir torchés ce soir !!! Notre planche même en bois du Jura commence à bien être poncée par le quai, j'espère qu'elle va tenir car on en a surtout besoin comme  passerelle. 

Il fait trop chaud pour travailler....

La douche et sa cabine de plage version Bretagne des années 70.

Soirée taverna,  on ne va pas se priver.. ouzo me mézzés avec la pleine lune qui se lève.

Dimanche on lève l’ancre après que tout ce monde soit parti car on est un peu coincé. Marie écarte India du quai car le vent nous ramène vers lui et saute à bord au moment où on avance .. En route cap au nord, dans le golfe de Volos, direction Palaïo Trikeri,  un îlot tristement célèbre par l’incarcération des communistes au moment de la guerre civile lors de la dictature après la guerre de 39/45. Le vent nous pousse  sous génois. On est bien à 4 ou 5 nds. On repère une crique attirante où on pense s'embosser (mettre les amarres à terre ) non loin d’un tiny port… Au moment de la marche arrière, l'inverseur craque, bruit pas sympa du tout. Du coup on change d'option, on a peur qu'il nous lâche  maintenant. Demi-tour !

NB : Les petits ronds orange, ce sont les endroits où India nous a mené... depuis 2 ans.

On va rejoindre Oreï aujourd'hui, où nous attend un inverseur neuf que Dimitris changera dans la semaine. Il y a du vent, on déroule le génois vent arrière, donc faut en profiter si le moteur est en rade. On déjeune sur l'eau avec le smoothie du dimanche, banane, kiwi, gingembre, lait d'amande… Et le vent se lève 18 nds… JJ prépare un ris, puis hisse la grand voile et nous voici au près serré,  quelques jolies vagues et le vent entre 18 et 21 nds. Je barre et me régale.  Chance qu’Eole soit avec nous pour soulager  l'inverseur.. 2h plus tard on accoste au quai d’Oreï sans encombre… Un petit vent est là qui nous empêche d'avoir trop chaud. Une canicule est annoncée à partir de mardi pour 6 ou 8 jours… Arrrgh. On préférerait être au mouillage pour pouvoir se baigner, se rafraîchir. .. Bon on verra, tout dépendra du mécano qui devrait venir lundi après midi.. c'est dimanche la volta du soir est très fréquentée, Marie a repéré un endroit où on peut manger des kokoretsi au coucher du soleil…

et une petite glace pour finir : fistiki me mastika

Mercredi 21 juillet…

On est à la crique sans nom, dans le détroit de Trikeri, depuis hier pour attendre un coup de vent de pied ferme. C'est ce qui nous a décidé à partir de Skopelos .

On a passé une belle journée en scoot pour découvrir l’île.

Vers le nord  à travers des forêts de pinèdes, ca fait du bien de voir des forêts, des arbres majestueux qui sentent bon la résine .. On a trouvé un joli mouillage bien protégé avant de déjeuner des mezzés sous un énorme platano à Glossa, village perché..

On est passé au retour par Agnondas, repaire grec sympa, puis sur la plage de Staphylo.

La chapelle attraction de l'île car un film américain y a été tourné (Mama Mía)

Douleurs dorsales sur ce scoot, j'ai cumulé les handicaps : casque trop grand qui appuie sur les cervicales, sac à dos qui affaisse les lombaires et le manque de vue qui m'empêche d'anticiper les nombreuses anfractuosités de la route… Il était temps de se poser sur la très belle plage sauvage de Velanio.. on comptait profiter du scoot pour porter les courses mais trop tard, les accès sont barrés pour permettre la volta du soir.. où les gens déambulent à la fraîche le long du port.

Le pope discute avec le pêcheur (avec accent circonflexe....hi hi hi)

Le marchand de légumes  (cher !)

Un beau petit bateau traditionnel

Le même sous voiles

Pas grave, on ira demain avant que le sieur soleil ne soit trop virulent .. On décide deux jours de farniente pendant lesquels on fait un grand nettoyage d'India, lessive, douche à bord, lecture, jeux, quelques kdos et tutti quanti.. .  

Et nous voici mardi à partir sur la pointe des pieds.

Il est 7h. C’est la bonne heure. Moteur et pétole…. Ah quelques bancs de poissons sautent poursuivis par des plus gros qu’eux invisibles… Puis on croise un dauphin en pêche qui nous ignore totalement.. On arrive dans ce joli mouillage où l'on expérimente une autre façon de s'embosser qui s’avère plus efficace que la fois précédente. Après avoir lâché de l'ancre comme si on reculait vers un quai imaginaire,  je  nage jusqu’à la rive  avec une amarre autour du corps, l’enroule autour d'un rocher accueillant. Je reviens sur India et recommence avec la deuxième amarre. JJ règle la bonne distance depuis India. Puis il va à terre avec l'annexe les consolider  à l'aide de chaînes. Et le tour est joué.   Sauf que, il en fallait un, on constate que l'ancre est coincée sous un rocher. Du coup JJ plonge 6m de profondeur pour accrocher un orin qui facilitera la remontée de l'ancre, enfin c’est ce que nous espérons.

Ce matin on se rejoint sur la plage à la nage seuls au monde, JJ fait une arche de pierres trop jolie.

Plage de micros galets blancs les pieds dans l'eau la vie s'éveille. Des nuées de poissons transparents, des toutes jeunes oblades, sars, une aiguille de mer… La première depuis qu'on est parti… yeeesss. Et cet aprem le vent est là pour nous rafraîchir. . mais bien moins fort qu'à Skopelos où on vient de voir sur Facebook qu'il y a 40 nds de vent dans le port depuis 5h du mat. On a bien fait d'en partir hier.... Bravo JJ pour ton plan de nav!!!!

Nous on est au point blanc...

La connexion  wifi était tellement lente que j'ai coupé le texte et je reprends plus tard, pour la suite.

Mercredi 14 juillet.

On part vent arrière le long de la côte sauvage d'Alonissos, rapidement on arrive à  Agios Petros, près  de Steni Valla. On ferme une boucle, puisqu'on est passé par là il y a deux semaines. Ça donne des idées à deux autres bateaux qui viennent mouiller à côté. Baignade malgré quelques petites méduses brunes.  A la fraîche direction le village par le sentier, quelques courses à la supérette,  on boit un coup pour avoir accès à la douche… la dernière date de Skyros, il y a plus de quinze jours. Non, on ne pue pas, sur India un pulvérisateur de jardin nous sert de douche, mais ça ne remplace pas une bonne vraie douche chaude.

Le patron du café-supérette-douche vient nous dire bonjour, il nous reconnaît. Le petit port est plein, gros catas et grands voiliers de location. Après un repas dans une taverne conseillée par la nièce de Patrice, hôtesse sur des bateaux charters,  on rentre de nuit, le plancton lumineux accompagne nos coups de rames.

Jeudi, le vent s'est levé, on trace vent arrière sous génois seul, direction Skopelos où l'on déposera Patrice. Il y trouvera un ferry plus bus pour Athènes. Au passage on croise de près un Seajet, ferry qui se déroute à peine et nous fait bien valser avec ses vagues d'étraves.

On retrouve le port de Skopelos où on était passé il y a deux ans pour accueillir Lou et Fabien. La ville sur la colline a un petit air de Cyclades.

Du tourisme, c'est sûr mais il y a une vraie vie, ce n'est pas du tout l'ambiance station balnéaire. Et coup de chance, on tombe en pleines rencontres de rembetiko, spectacles gratuits, masterclass de musique, etc…

l'après midi Marie part à la recherche du cours d'accordéon. Quarante cinq minutes plus tard et après avoir demandé plusieurs fois et réveillé deux personnes de la sieste (il n'est que 17h), on trouve enfin le lieu… on poireaute une bonne heure et toujours personne…. Les horaires à la grecque. On va se remettre sous un gros platane à la terrasse du Jazz Kafé.

A la fraîche on monte jusqu'au kastro par les ruelles,

L'heure des discussions avec les voisins. ..

Le kastro tout en haut..

belle balade sympa qui se termine sur une terrasse qui surplombe le port avec l'ouzo à 8€, glups.. ...

Dernière soirée avec Patrice qui nous offre le resto. Du coup je loupe le concert du soir qui se termine à 23h30… arrrggghhhhh… Malédiction, j'ai loupé l'heure. Pour une fois ils ont arrêté à l'heure pile….

Sur ce blog on parle souvent de bars et tavernes, c'est aussi parce que les ports publics en Grèce, s'ils ne sont pas chers (12€ pour 3 jours), n’assurent aucun service et il faut bien trouver un endroit pour aller aux toilettes….. et s'il n'y a pas de bornes d'électricité et d'eau payantes, il faut demander aux bars ou restos si on peut se brancher chez eux., donc consommer.

Pas d'air au réveil nous conduit au kf à l'ombre de l'énorme  platane… De retour sur India, on trouve Patrice qui nettoie le fridge. Ses affaires sont prêtes. Un brunch à 11h sur India avec œufs au jambon d’Aoste avec spanakopita et tyropita… Puis je pars à la recherche d'une rencontre musicale au kf communal. Il s'agit de la restitution du stage de bouzouki. Je croise le prof d'accordéon qui malheureusement doit repartir. Le ferry de Patrice part à 13h30.. Bon voyage vers le Péloponnèse, Patrice ! Sympas ces quelques jours avec toi… A 14h les musiciens s'accordent. Un papy (papou) se joint à eux avec un baglama, quelques bouzouki, une guitare.. ils chantent.. Et coup de bol ça danse aussi…. Qué chance.. .. Je me réjouis, bat la mesure avec les grecs qui enchaînent ouzos sur ouzos (ou tsipouros….)

Et voili, nous nous retrouvons en tête à tête devant une glace, faut bien trouver du wifi pour le blog. .. Demain on va sans doute louer un scoot et se balader sur Skopelos.

Samedi 10 juillet.

On continue notre montée vers le Nord, le long de la côte Est de Sithonia vers nisos Diapóros. Un bon petit vent nous permet d'avancer tranquillement  à la voile. Diapóros est une île proche de la côte dont on avait entendu parler.  Un endroit avec plein de jolies criques et de beaux mouillages. En venant du sud, on y entre par un étroit passage,  on continue à la voile dans les méandres entre la côte et l'île. C'est très joli et ça se sait. Les barques de location bourdonnent tout autour de nous, les mouillages sont très fréquentés, les plages sont couvertes de parasols et transats, de paillotes. Bref, ça doit être très sympa hors saison. On ne s'attarde pas et on ressort par le nord de cette autoroute. Un peu plus loin, il y a un petit port Panagias, où on devrait trouver une supérette et quelques tavernes.

Pas très joli l'endroit, une "marina" poussiéreuse occupe une partie de la baie, un voilier est couché sur les rochers. On mouille dans la crique Ouest, un peu loin de cette marina mais près de la route, face à la plage d'une petite résidence de vacances. L'eau est trouble, ça n'incite pas à la baignade. Tour à  terre, ambiance station balnéaire : deux gros bateaux de promenade déversent les gens de retour d'une boucle vers le mont Athos juste en face, les terrasses des restos se remplissent de vacanciers (bulgares, roumains, anglais) pour dîner pendant que les grecs finissent leur repas de midi. On réserve  une table et on va boire un coup un peu à l'écart de la foule. Dîner les pieds dans l'eau, la table est sur la plage car il faut remplir les terrasses au maximum, mais la cuisine est excellente même si c'est un peu cher. Bon, ben, c'est pas encore ici qu'on va faire relâche.

Heu.. On mange quoi ce soir ?

Dimanche nous trouve repartis vers le sud, un peu déçus par ce que l'on a trouvé. Et bien sûr le vent est contre nous, donc moteur. Finalement on s’arrête à Órmos Sikia, une grande baie de Sithonía pas très bien protégée de la houle d’Est. On trouve une crique entre deux plages à paillotes, un petit vallon dans lequel se niche une cabane en bois face à une micro plage. Deux parasols, quatre personnes, deux vedettes et de la musique techno. "Qu'est ce que viennent faire ces c…. de français dans notre petit paradis ?".

Dans la soirée les gens repartent et nous voilà seuls dans ce coin tranquille. Le rocher en face s’éclaire dans la lumière du soir et on devine le Mont Athos derrière.

"Bon, on fait quoi demain ? On reste un jour ici faire relâche ou bien on continue ?". C'est la météo qui va décider : si on part très tôt lundi matin, on devrait avoir jusque dans l'après-midi,  un bon vent de travers pour descendre vers les Sporades Du Nord ; mardi il n'y aura pas grand-chose et ce sera du moteur. Bon, ben alors, on y va !

Lundi matin à 5h30 les lueurs de l'aube se dessinent derrière le mont Athos, magnifique.

Le soleil nous trouve déjà en mer cap plein Sud. Le vent prévu  est bien là et India file à 6 nds et quelques pointes à 7nds. On se régale. J’arrive même à appeler Eglantine et Lise pour leur anniversaire, il y a 8 ans, nous étions en pleine mer près des iles Éoliennes, de retour de Crète, quand j'ai appris leur naissance avec l'Aigle et la Lyre la nuit qui nous annonçaient leur arrivée.. ... Et justement en ce moment on voit ces constellations le soir, ainsi que le Scorpion qui s’élève,  le ciel est très dégagé.  Aux deux tiers du chemin, vers 13h, Éole s'essouffle, on mange au calme en dérivant tranquillement, un plouf au large avant de repartir.. et avant de mettre le moteur en route. Vers 15h nous voici dans Órmos Kyra Panaya sur l'île du même nom. Un des deux mouillages autorisés sur cette grande île déserte du Parc National des Sporades du Nord. Il y a déjà quelques bateaux, mais ce n'est pas gênant,  le mouillage est très grand. On avise une petite crique proche de l'entrée,  il n'y a encore personne, l'eau est belle et elle attire notre ancre.

C'est décidé on fait enfin relâche ici. Dans la soirée deux autres bateaux vont venir mais à distance respectable. Belle nuit dans notre piscine.

Mardi matin Patrice part ramasser des oursins pendant que j'écris ces lignes. On se fait un peu discret ne sachant pas si on peut….  Balade à  terre avec Marie, sur les sentiers des chèvres, le soleil cogne on se protège sous les oliviers, les chênes verts, les arbousiers, on finit par voir l'autre côté de l’île.

Ensuite chantier préparation des oursins, avec une bouteille de blanc bien fraîche et on se régale.

Le soir barboc à terre, un trou dans les galets, quatre bouts de bois flotté, deux saucisses et ça nous fait un petit repas sympa à terre, avec des courgettes à l'ail…

Mardi 6 juillet, port d'Orei

On pensait aller le chercher au bus mais soit il était en avance(ce qui serait étonnant), soit pris dans une accélération soudaine de la vie on n’a pas vu l'heure… Eh oui,  JJ nettoie le filtre d'eau qui récalcitrant ne veut plus retrouver sa place.. Tout ce qui est sous le lavabo est sorti dans le coin cuisine pour permettre l'action. Tandis que je me décide à faire un flan à la pistache avec tout le bazar dans les pieds. Et arrive le livreur de diesel. Et à ce moment là, tadam….,   plus d'eau dans le réservoir. Pratique pour nettoyer le gas oil… Bref y en a partout et on est à la bourre……. Les hirondelles sont venues profiter du dernier rayon de soleil sur le voilier voisin «GECKO» ..

Joyeuse soirée de retrouvailles à la psara taverna, avec ouzo de circonstance…et un magggnifique coucher de soleil…

Des échanges fructueux fusent, c’est réjouissant.. .  

Mercredi avitaillement, pendant lequel JJ perd sa banane dans laquelle il a toute sa vie… Bref il l’a retrouvée. Toutes les victuailles trouvent une place dans les cales. .. Et nous voila partis, belle nav au près avec un vent entre 14 et 16 nds. India est bien réglé, il file… vers un mouillage sans nom au sud du Pelion qui est sur la route pour rejoindre le Nord (vous suivez ?).

Une maison est bien cachée dans la verdure.

Jeudi départ à 6h avec splendide lever de soleil qui nous maintient éveillés. …

52 Mn vers la Chalcidique nous attendent…

Moteur sur plus de la moitié. Patrice voit une énorme tortue nager elle lui fait un coucou au passage semble t'il, puis je vois un petit rocher sur l'eau qui plonge à notre arrivée. C'est un bb tortue.  Trop de la chance…. De plus le vent se lève, il nous permet de manger au calme une salade riz haricots, tomates cerises, cigales de mer made by JJ sans le bruit du moteur….En arrivant envol de sternes, on a dû les déranger dans leur pêche …

Au final ce vent nous accompagne jusqu'à notre mouillage Agios Nikolaos sur le premier doigt de la Chalcidique :  Kassandra.. hé hé …

Un minuscule port naturel, quelques barques de pêche. Sur le rivage des caravanes sous des abris, deux trois maisons, une chapelle bien sûr, des enfants qui jouent en liberté totale dans ce bout du bout.Et le soir, cerise sur le gâto, Patrice nous a concocté son fameux poulet à la Hongroise avec champignons, paprika… On se régale.. .

Vendredi matin on repart tranquille pour passer sous le deuxième doigt car à l’Est il y a plusieurs endroits intéressants. Un bon petit vent dans le bon sens et hop ! à la voile. Mais en fait il ne va pas arrêter de baisser, remonter, descendre et tourner. Au bout d'une heure, on se résigne à mette le moteur et on commence à bien danser, de grosses vagues arrivent de l'Est quand on aborde le cap Ampelos, le sud de Sithonia, le deuxième doigt de la Chalcidique.

Vu les vagues qu’on se prend, ça doit commencer à souffler fort plus à l’Est. On croise 2 ou 3 dauphins qui ne dédaignent pas se détourner.. .On découvre le mont Athos chapeauté d'un nuage (ou d'une auréole hi, hi). Il domine la mer de ses 2000m. On est encore trop loin pour distinguer les monastères accrochés à la montagne.

On remonte un peu Singitikos Kólpos à la recherche d'un endroit pour manger sans les vagues, on avise une petite plage abritée  dans Órmos Kalamitsi. On jette l'ancre devant cette plage avec des cabanes en toile qui recouvrent des tentes, un bateau de pêche y est aussi installé.

En fait c'est un coin de camping sauvage naturiste. Baignade, apéro et repas tranquille. On est bien là, loin des vagues. Et pourquoi irait-on plus loin ? Sans être sûr de trouver un meilleur mouillage… sieste  baignade, rangement, musique,  lecture, l'après midi est vite passée.

Mercredi 30 juin.

On est resté deux nuits dans le joli mouillage de agios Pétros  près de Steni Vala..  Une taverna de poissons mercredi soir, retour dans la nuit par le chemin côtier jusqu’à l'annexe.. Et là, surprise, les pieds dans l'eau activent le plancton lumineux que l'on voit jusqu’à India à chaque coup de pagaie….

Autre surprise moins agréable. Le gros cata qui bouchait le port de Steni Vala est venu mouiller derrière nous. Trois allers retours à 1h du mat en annexe bruyante pour ramener une dizaine de personnes égrillardes, russes pense-t-on. Sono à fond, rires décuplés par l'alcool. Bref on a pu s'endormir après eux…sur le coup de 2 ou 3h…. On devient de plus en plus associal dirait-on. Le lendemain des baigneurs français nous demandent au passage si on a bien dormi. Eux aussi ont été gênés,  ils ont loué une villa sur les hauteurs de la baie. L'un d'eux parle d’apéro sur le bateau, qu'à  cela ne tienne on les invite… Moment sympa avec Bertrand, Nicole, Yves et Florence autour d'un verre de vin blanc grec frais Malagouzia et quelques mises en bouche. Farniente l’après midi et écriture pour moi. Même à l'ombre on se liquéfie, très  peu d'air,  seule solution, aller dans l'eau toutes les 1/2h.. En fin d'aprèm, Bertrand et Nicole viennent à la nage jusqu'au bateau nous inviter pour le soir… Petit air d'accordéon à la fraîche sur le pont puis on va à terre toujours à la rame. Après avoir blagué avec nos voisins terrestres, on va au village prendre la météo, car pas de connexion dans notre mouillage. Petit coup de vent dans la nuit qui nous permet un sommeil réparateur entrecoupé de rondes pour s'assurer que notre ancre tient bon.

Le lendemain vendredi on bouge. Du vent est annoncé. Yeeesss… Au final après 1h de navigation sous voiles, on est attiré par un mouillage solitaire entouré de falaises couleur sable. Du coup on met le clignotant à droite et on y va…. C'est très beau, les deux bateaux qui étaient là s'en vont en fin d'après-midi, on a ce bel endroit rien que pour nous.

Le soir on joue aux chacras et JJ gagne…. il était tout gai…..

Ce matin pétole annoncée on part tôt pour couvrir 30 ou 35 Mn. Sitôt la grand voile hissée, le vent se lève, des rafales à 20 nds et ça retombe,  Après plusieurs fausses alertes le vent s'établit…  dans le sens inverse de celui annoncé.  C'est parti pour un grand bord de près à la gîte avec un vent qui oscille entre 18 et 23 nds.. Et qui barre ? bibi pas très rassurée au début. Avec un JJ qui disparaît dans le carré sans savoir quand il va réapparaître. Alors je râle..  J’ai besoin d’être rassurée au moins par sa présence surtout au début. India part souvent au lof, il veut son indépendance,  il faut le rattraper l'animal. On prend un ris puis deux, un génois pas entièrement déroulé.  Et tout à coup tout va bien. .. Ça  gîte çà se cabre, le voilier tape dans les grosses vagues, plaaaffff ! et des embruns plein la figure. Alors j'essaye de les apprivoiser, ces vagues. Un coup j’abats puis je reviens au vent, les vagues éclaboussent, la mer est d'écume, bref je m'amuse et me régale.

Et là tout à coup JJ veut barrer. Bon d'accord, je lui laisse la place, lui aussi veut s'amuser. On finit par arriver sur le continent dans le Pélion, à un mouillage que l'on avait bien aimé avec Fabien et Lou il y a deux ans … on pense être arrivé , oui ? Mais non ! il faut jeter l'ancre près d'une rive et reculer jusqu'à l'autre, à peine soixante mètres de large entre les deux côtés  et des rochers sous l'eau. Il faut s'embosser avec deux amarres à amener à la côte et un vent de travers qui n'est pas du tout,  mais alors pas du tout coopératif …. Le vent déporte l'annexe loin du rivage, le temps de dérouler l’amarre. On est trop loin du bord. Changement de stratégie : on mouille à l'anglaise en avançant, puis demi tour au dernier moment et là  tout près du rivage, on a le temps de vite passer une première amarre autour d'un rocher et après on a eu tout le loisir de se placer comme il faut.

Cerise sur le gâto, le plancton lumineux est là à la nuit dès qu'on met un orteil dans l'eau. Nuit tranquille dans ce beau petit mouillage. Le lendemain des énormes sars baladent sous India surtout lorsqu'on jette des peaux de tomates..qui disparaissent dès qu'ils voient l’hameçon arriver dixit JJ… J'en profite pour recoller les doigts de pieds en éventail  dans le carré d' India…😊

Aujourd'hui un autre petit bateau anglais, nous a rejoint, trois gars plutôt discrets. Manœuvre plus radicale que la nôtre, deux plongent avec chacun une amarre attachée à la taille pendant que le troisième à bord joue du moteur et de l'ancre.

Lundi nous trouve debout avant le soleil. Pendant les manœuvres de samedi un clac-clac bizarre et pas sympa m'a alerté. On sait grâce à Facedebouc qu'il y a un chantier naval de bonne réputation à  Orei où mardi on doit retrouver notre copain Patrice qui revient naviguer avec nous. On quitte notre coin en étant les plus discrets possible, belle manœuvre plus tranquille qu'a l'aller et cap sur Orei en passant devant l'énorme carrière de marbre qui nous avait servi d'amer (nom masculin singulier, ce n'est pas un adjectif). Un bon vent se lève, pile de face, pas de chance. Mais il tourne 30 minutes avant d'arriver, même pas peur, on en profite pour faire un peu de voile tranquillement. Arrivée à quai avec comité d'accueil pour nous prendre les amarres : deux bateaux français. Un troisième va arriver ensuite. On est quatre français côte à côte, il y a bien longtemps qu'on n'en avait pas vu autant. Le quai d'en face est intégralement occupé par la flotte d'un loueur anglais, une vingtaine de bateaux en quinconce, vides. Ils n'ont aucun client, donc ils squattent le port… Appel chez Dimstef, le chantier : "je viens dans une heure", traduction : "je passerai peut être ce matin". Les voisins de quai ont passé l'hiver ici et qui les connaissent  bien nous confirment le sérieux de Dimitris et de son équipe. Effectivement il finit par arriver, essai, auscultation "Is it serious, doctor ?" car il parle bien anglais. En fait on peut sans doute continuer à naviguer mais… ça va casser un jour ou l'autre. Donc on prévoit une réparation ou un changement de l'inverseur selon le coût, si possible en août,  sinon pendant l'hivernage, ce qui nous ferait changer de lieu d'hivernage. On passerait du sud d'Evia au nord…. Affaire à suivre on verra avec le devis… aïe !

Appel du Jura, encore des problèmes en vue,  c'est la journée ! Heureusement, un beau coucher de soleil et une bonne glace ça aide à rester un peu serein… Et puis c'est l'anniv de Caro, qu'elle en profite….. (ça donne aussi un coup de vieux aux parents…).

WhatsApp avec mes filles où  l’on revient sur les circonstances de leur naissance… ça me fait toujours chaud au cœur ces échanges avec elles…💞❤💞. Bonne nuit de sommeil après toutes ces émotions.

Mardi, ce matin, on va visiter le chantier à pied pour se rendre compte… Petit il est,  avec des calages securit pour les bateaux.  Ensuite on joue les riches. On va en taxi à  Istiaía à  6 ou 7 kms, pour retirer de l'argent. Ça fait cher la com bancaire de retrait (ah oui ! petit détail, ici quand tu as une carte étrangère, la banque te taxe 2.50€ par retrait… sympa, non ?).. On réalise qu'au prix du taxi on louait un scoot pour la journée.. .  Pour sûr on a manqué d'à propos… J'achète 10 euros de rougets au pêcheur qui vient d'arriver au port. Du coup il me donne deux énormes crevettes… ca lève un doute.  J'avais pris des crevettes qui se sont avérées grosses dans une psara taverna à Steni Vala. Je suis rassurée sur leur provenance. Il en existe dans les eaux grecques….

Petit bain pour se rafraîchir, il suffit de traverser le quai pour être sur la plage, avec douche… et on reste gentillement à l'ombre en attendant notre copain Patrice qui va bientôt arriver.

29 juin

Vendredi départ de Pétriés vers Kimi toujours sur Evia. . Peu de vent, moteur. Aussi quand le vent monte un peu, on hisse les voiles.. Yeeeesss, ca ne dure pas mais çà fait plaisir….On jette l'ancre dans l'avant port de Kimi, eaux troubles.

Je plonge et repère difficilement l'ancre bien tanquée. (On a toujours cette bande de plastique bleue, morceau de bâche que l’on a levé avec l'ancre à  Pétriés pour éviter qu'elle finisse dans l'hélice et pour contribuer au nettoyage des fonds marins. On s'en débarrassera à Linaria..). A la fraicheur on va à terre et on craque pour un taxi qui nous emmène au village en hauteur… Quelques courses puis retour par les sentiers sur une trace de Google Map. Au début joli chemin bien raide qui serpente dans les myrtes et lauriers en fleurs, puis ça se réduit, puis ça se réduit, pour finir on devine la direction grâce à la pente très inclinée et aux hautes herbes et ronces vaguement foulées qui disparaissent dans la pénombre. Un coupe-coupe aurait été très utile… Nuit noire lorsqu'on arrive à l'annexe. Heureusement qu'on ne s'est pas attardé au village, sinon dans le noir on était bon pour remonter chercher un chemin plus praticable. Retour sur India à la rame sur une eau paisible, un lac avec la lune qui se lève, majestueuse. Encore une très petite nuit emmoustiquée et en manque d'air. De plus des odeurs nauséabondes s'infiltrent qui donnent l'impression que des vannes d'égout ont été ouvertes (d'où eaux troubles ?). JJ lui s'en fiche les moustiques ne l'aiment pas et il s'endort n'importe où quelques soient les conditions.. Quelle chance il a…

Le lendemain  "on va où ?" : soit on continue à découvrir la côte Est d'Evia, soit on monte directement vers les Sporades du Nord. Dans un cas comme dans l'autre c'est environ 35 Mn de vent de face, donc encore une grosse journée de moteur. Ou alors, bâbord amure, au travers on peut aller à la voile, à  Skyros à seulement 25 Mn. En plus le petit port est sympa avec un très bon accueil. En route donc vers Linaria. Un vent de 15 à 20 nds nous accompagne, on entend le bruissement des voiles et l'eau filer le long de la coque, India galope jusqu’à 6,6 nds… Toujours pas de poisson à la traine, en revanche des mouettes s'agitent à l'arrière.  Du coup on lâche de la ligne pour faire plonger davantage le rapala, joli calamar bleu brillant. On trouve un mouillage après l'ile nisos Valaxas au nord ouest de Linaria. Le vent se lève et on abrège la baignade pour filer vers le port. Du coup on remonte l'annexe et on amarre tout ce qu'on peut. On imagine une arrivée sportive.. On se prend entre  30 et 40  nds en traversant la baie de Kalogoios,  India au moteur gîte, s'arqueboute… Sakis le gars du port est là fidèle au poste, prêt à prendre les amarres. JJ envoie un bon coup de moteur en marche arrière pour rejoindre le long du quai en slaloomant entre deux bateaux ce qui lui vaut les félicitations de Sakis.  Belle manœuvre, capitaine et équipière se congratulent.. On retrouve ce petit port sympa ou l'on est allé en 2019.

Et le petit escabeau "welcome in Skyros" pour descendre sur le quai, la classe !

Les allées et venues de Sakis sur sa patinette électrique à trois roues, les douches musicales et discos entre 19 et 20h (un des rares ports en Grèce qui propose douches, wc, machine à laver), il y a aussi un dépôt de livres sur le quai bien classés par langue. J'y trouve "Nietzsche a pleuré" de Irvin Yalom… dont JJ s’empare illico. Moi je suis dans "Revivre" de Guy Corneau et "Je rêve ma vie"de Higelin. Je me régale alternant l'un et l'autre. Genres différents mais ô combien régalatoires. Le livre de Corneau m'aide à  enrichir mes mouvements/médit du matin et me questionne sur le way of life. Et je réalise combien Higelin est un frère de 💚 ou une sœur d'âme. C'est lui que j'ai vu le plus souvent en concert dont plusieurs par hasard… Ah ! le hasard….. Le dernier étant aux Correspondances de Manosque qui fut là encore magnifiquement émouvant. Bon encore une digression. Excellent  katsiki lemoni dans une taverna sur le port car caramélisé …  

Greek way of life : "l'art de la brioche", signe de prospérité  !

Lundi matin on attend que le voilier voisin parte pour ne pas se prendre dans sa pendille, compte tenu du vent et de notre emplacement, enquillé le long du quai avec un autre voilier qui est presque à  notre aplomb. 5Mn  sous voiles pour rejoindre Ormos Fokas toujours sur Skyros en passant par l'étroit et peu profond canal… On zigzague en arrivant, multiplication de virements de bord pour suivre les sautes d'humeur de Monsieur vent… Et nous voici dans un joli mouillage sauvage sans réseau. Une plage où il doit bien y avoir vingt personnes, une taverne bien sûr, des bois de pin..

Et si on restait deux jours ? Adopté.. On prend le temps de le regarder s'écouler, on écoute les cigales bêler, les chèvres sauvages  chanter,  les corneilles caqueter. On est en période de récupération, y compris de sommeil….Energie un peu basse, du fait de tout ce qui s'est passé dernièrement. India se transforme en séchoir à  feuilles de vignes pour préparer les derniers dolmadès made India… Les feuilles de vigne ne seront plus assez tendres ensuite…

On a passé deux jours à l'ancre devant une petite plage et une forêt de pins. Chose suffisamment rare en Grèce pour qu'on en parle.  On n'est même pas allé à terre, pas besoin, on est dans la lenteur, on se pose après un mois d'attente et deux mois de vadrouille en France.  

Mercredi nous voilà partis au lever du soleil,  Gérard depuis la Drôme nous a envoyé un SMS météo, le réseau est tellement faible dans notre crique, que rien d'autre ne passe. Pétole et mer d'huile ça veut dire moteur…  Tout à coup ça  bouge devant. Et oui, on a de la visite, trois dauphins se coursent et jouent le long de l'étrave… Petit ballet rien que pour nous… Quelle chance…  Les premiers que l'on croise depuis notre départ. Ils sont venus nous voir deux fois, . Je siffle pour les attirer.. Au final un seul reste et zigzague d'un bord à l'autre. On traverse une réserve  aquatique, ceci expliquant peut être cela.

Arrêt buffet à nisos Skantzoura, une île inhabitée du Parc Marin National d'Alonisos. On a le droit de s'arrêter uniquement de jour dans ce mouillage, deux petits pêcheurs y sont, attendant sans doute l'heure d'aller relever leurs filets. C'est assez profond  mais on voit bien notre ancre à  9m sous l'eau. Il faut rester un peu loin car près du rivage il y a de vieilles amarres qui traînent au fond,  signalées par un bidon en plastique. En Grèce quand tu vois flotter un truc en plastique, bouteille ou  bidon c'est souvent un déchet,  mais pas que. Ça peut aussi être un filet, un casier, un corps mort, un danger genre haut-fond ou une épave. .. alors on se méfie. Le lieu est superbe mais clafi de micro méduses brunâtres. Ça n'incite pas à la baignade même avec le masque.

 On repart vers Steni Vala sur l'ile d'Alonisos, on s'arrête 200m avant dans une petite crique qu'on avait repérée il y a deux ans en faisant une balade à pied. On en avait rêvé et nous y voilà. Trop bien.. Encore un mouillage juste pour nous.

Demain on repartira peut être si la météo se confirme car mal protégé du sud est et on va justement avoir un vent de sud est.. . L'eau est bonne, le cadre sauvage, magnifique et tranquille, un sentier côtier nous mène au micro port de Steni Vala (tout ce qu'on aime) où l'on boit un coup pour trouver le wifi. Tout est micro ici, les méduses, le port, le mouillage…

Vendredi 18 jujn

 Dans la matinée tour en mer pour tester le moteur qui a fait des siennes hier soir entre la mise à l'eau et le port (800m). RAS, on a dû prendre un plastique dans l'hélice qui aura fichu le camp ensuite. J'ai plongé dans le port  (beurk) pour vérifier tout était normal. Essai des voiles, on a bien fait.. la drisse de génois s'enroule sur l'étai… j'arrive tant bien que mal à l'enrouler. Dans la soirée,  je monte au mât avec l'aide du voisin de ponton et de Marie.  En fait la drisse n'était pas assez étarquée, je saurai m'en souvenir…

On a attendu jusqu'au soir bien tard et bien sûr pas de retour de la survie…. Trois semaines jour pour jour qu'on est là ! Accroché à Karystos comme une arapède à son rocher. Fort heureusement les amis sont là et ça fait plaisir de passer du temps avec eux….

Samedi matin grâce à Cécile qui fait l'interprète, on appelle l'agent Sea Safe à Athènes qui ne retrouve toujours pas ma survie… qu'est ce qu'ils nous racontent au chantier ? J'ai sérieusement l'impression qu'ils noient le poisson ou qu'ils nous mènent en bateau, ce qui revient au même….. Je vais au chantier, je demande le numéro de téléphone de leur contact. Cécile appelle et… on constate que la survie n'est pas là où je pensais, mais chez un autre agent…. Je décide d'aller moi-même la récupérer mardi, lundi c'est Pentecôte, férié en Grèce. On doit tout de même appeler lundi pour confirmer. Ensuite, petit tour à  Grabias pour finir une lessive, ouvrir la maison pour Laurence qui arrive demain. On apprécie de passer un moment au calme et tranquille, loin des tracas. On en profite pour se faire un vrai bon long massage à l'ombre sous l'amandier..  Ici, avec la vue, on  domine la situation, ça change... Le soir on offre le resto à notre interprète préférée et à  Artan. Petit moment bien sympa chez Kiriakos taverna Cavo d'Oro car Artan aime la viande….

Dimanche nous trouve sur le quai du ferry à Marmari pour accueillir Laurence qui rentre au pays pour quelques jours, accompagnée de sa copine Caroline. Truc incroyable, j'ai fait un stage de chant chez Caroline il y a 3 ou 4 ans avec le Roy Hart, David Goldworthy et Marianne Tronc. Trop rigolo…

A peine arrivée Laurence nous conduit à une petite plage sympa au bout du bout pour une bonne baignade. Histoire de se mettre dans le bain. En fin d'après-midi pour nous, milieu d'après-midi (pour les grecs) cad 18h petite balade à la ferme d'Artan avec Cécile : poules, moutons, chiens, chats, tout un petit monde qui vit dans un coin sympa sous les pistachiers et les oliviers. Je cueille des feuilles de vigne…et lundi atelier dolmades sur India avec farce au riz, pistaches, raisins de Corinthe, huile d'olive, aneth, menthe, cannelle le tout à cuire  quelque temps dans de l'eau bien citronnée..

Laurence et Caroline viennent pour l'apéro puis Roland. On partage le repas avec les dolmades bien sûr et omelette aux courgettes données par Serge et Claudine,  puis Roland tire de son panier un sorbet à l'abricot made by himself lui-même.. Régalade, et blabla bon train autour de littérature et de la mort….on se quitte pour le couvre feu(1h30 ici), il est 2h du mat, on n'a rien vu passer..

Lundi midi pile, on appelle l'agent pour la survie, elle serait prête ...  Roland propose de nous prêter la sienne pour cet été. Trop sympa la proposition.. mais il faut bien que l'on récupère la nôtre …. Donc demain matin on  va Athènes.. Une heure plus tard arrivent au bateau les gens du chantier avec le cousin qui parle anglais pour m'annoncer que demain c'est bon, ils vont chercher ma survie à  Athènes, tout est prêt. .. bizarre, non ? Du coup je dis que je vais avec eux. M'assurer que c'est notre survie, que les papiers sont bien tamponnés où il faut, révisée pour 3 ans….

Mardi matin, ponctuel au rendez-vous Yannis m'emmène au Pirée. Quelques embouteillages plus tard, nous voici quasi au centre-ville d'Athènes. Qu'est ce qu'on fait là ? En fait on fait réparer la voiture dans un grand garage… (pourquoi pas à Karystos ? ) Une heure et demie plus tard nous voici dans les petites rues du Pirée. Vieilles maisons et hangars un peu délabrés alternent avec les immeubles modernes. Arrêt sur le trottoir devant un atelier qui ne paye pas de mine, nous voici chez Galanos Brothers, agent officiel Sae Safe, j'aperçois au fond un radeau gonflé. Le nôtre est bien là, estampillé pour 3 ans, manque seulement un coup de tampon sur le carnet d'entretien qu'ils n'ont pas perdu… Enfon on retrouve notre survie.. Pendant une semaine on ne savait plus où elle était…. Il y en a tout de même pour 1500 euros….Ensuite on fait le tour des ships du quartier. Ca me permet de repérer des adresses utiles au cas où.  Je trouve même les poulies de pied de mât que je n'arrive pas à avoir en France. On arrive à attraper le ferry retour de 15h. Yorgos arrive sur le quai quasi en même temps que nous pour la mise en place, et la survie est enfin à poste après 3 mois …

Visite de Pierre et Maï,  le préposé au port les connaît, du coup il nous fait cadeau d’un jour de plus au port. Le soir, pour fêter son anniversaire Caroline nous invite au resto à Mili (μιλοι ) chez Nikos sous le gros platane où elle nous raconte ses aventures de jeunesse.

Derniers préparatifs mercredi matin. On monte à Grabias, visite chez Laurence pour une bonne douche-lessive, petit tour du jardin avec elle, encore un petit moment sympa. Passage à  Karystos Marine pour "régler nos comptes" financièrement et moralement, Marie fait la méchante, elle expose notre mécontentement à Panagiotis pendant que je compte les billets à lui laisser. On se quitte sans amertume et sans se laisser marcher sur les pieds non plus. On continue la tournée des amis chez Claudine et Serge à Kalivia (Καλήβια), toujours animées et sympas les discussions. Passage chez Cécile pour laisser le fourgon en pension, Artan toujours au boulot à construire leur garage. Au revoir les amis, à tout bientôt… Merci encore Cécile pour ton aide, sans toi on aurait été dans un sacré bazar.

Enfin vers 15h30, en pleine chaleur on largue les amarres en laissant les em….. sur le quai.

Cap sur Kastri, un petit hameau dans une crique à quelques kilomètres de Karystos, mais c'était important de faire déjà une étape. Nuit tranquille, on est seul au mouillage. Pas de tortues à l'horizon, il semble que ce soit un endroit propice. Un varan minéral sort de l'eau pour se sécher au soleil….

On profite du fait que le Meltem ne soit pas encore levé pour longer la côte Est d'Evia, une des plus ventées de la mer Egée.

Jeudi premier bain depuis le voilier aux aurores, enfin à 8h30, ça fait un bien fou, puis départ vers 9h pour une remontée du Sténo Kafiréa, le détroit entre Evia et Andros, un des plus difficiles de la mer Egée quand il y a du vent. On a quand même 17 à 18 nds de vent dans le nez. Et à peine passé Cavo d'Oro, (pas le resto mais le cap avec sa chapelle),

pétole ! 3nds de vent jusqu'à Pétriés, joli petit port de pêche bien abrité et quasi entièrement occupé par les pêcheurs. Nous on se met face à la plage, seul bateau de plaisance.

Apéro à terre sous les tamaris avec quelques vacanciers grecs, les enfants pataugent.

Ça y est on a l'impression d'être parti depuis des semaines. Une magnifique pleine lune énorme orangée se lève sur une mer aussi calme qu'un lac, son reflet vient jusqu’à nous.. Quelle chance…

Mardi 8 juin….et plus

Voilà dix jours que nous que nous sommes à Karystos depuis le vendredi 28 mai. En arrivant ce soir là, on a dit bonjour et ouvert India, mis en route le frigo et filé manger un bout à  Cavo d'Oro.  Notre dernière  taverna avant le confinement de novembre et la première où l'on revient. La boucle est bouclée.

On a l'impression de rentrer à « la maison » après nos deux mois de pérégrinations en France. Ensuite,  on va dormir sous les tamaris de la plage, bercés par le bruit des vagues.

La journée de samedi, on range un peu le bateau et on bulle, histoire de se remettre doucement. Il fait chaud, mais pas trop. Petite visite à Artan et Cécile ; Anne, sa sœur est là aussi en vacances.

Au chantier, sur un bateau voisin, il y a  Marc et Aline arrivés une semaine avant nous. Il y a aussi Pascal, un suisse venu quelques jours voir un vieux bateau qui est à vendre. Mikael un anglo-polonais qui a grandi  en Belgique et qui vit à moitié au Brésil et son copain Éric,  leur bateau est déjà au port, prêt à partir. On passe une bonne soirée tous ensemble devant un plat de côtes d'agneau.

Puis faut préparer India avant la remise à l'eau, les jours se suivent et se ressemblent : réveil face à la mer, marche à pied le long de la plage vers le chantier pendant que Marie fait ses mouvements du matin sous les tamaris. Longues matinées sur le chantier pour bricoler et ranger. Après le repas vers 14h, sieste pour Marie, café à la paillote pour moi, puis retour au bateau jusqu'à la nuit. Selon les soirs, dîner au bateau ou à la taverna, tour sur le port pour la volta comme tout le monde. Et on retrouve avec plaisir notre tamaris sur la plage.

Un jeudi soir Roland et Hugo organisent un barboc ou on retrouve Cécile, Anne, Irène, Yorgos, l'ancien directeur d'école, notre pourvoyeur de cahiers de grec et de horta. Ce soir là on déguste un poulpe qu'il a pêché.. Alors il le fait sécher sur un étendoir, il retire la poche d'encre et une peau je crois.  Il le frappe pour l'attendrir, puis le fait griller sans rien ajouter. C'est délicieux mais il faut prendre son élan…

 Quelques mauvaises surprises, des joints moteur fuient, le moteur de l’annexe à contrôler  des difficultés à se faire comprendre de Vanguelis qui ne parle que grec et qui n'est pas franchement sociable, un peu brut de chez fonderie voyez. Son beau-frère Yorgos se débrouille en français, mais nouvel embauché,  il ne connaît rien aux bateaux… La survie donnée en mars à réviser  n'est toujours pas revenue d'Athènes…     Et que dire de l'antifouling que JJ souhaite refaire cette année. . Mais sans le produit on est dépendant du chantier… Ils s'affairent beaucoup sur les gros bateaux  à moteur, en revanche il faut aller à la pêche aux infos.  La façon grecque de travailler, faut s'y faire on n'a pas le choix.

Le pompon c'est lorsque Fasel a poncé la coque du voilier juste derrière nous sans se rendre compte que le vent vient du Sud. … . Très rapidement India est recouvert d'une fine pellicule noire de micros particules de cette saloperie d'antifouling. Stoooooppppp… Trop tard. Il y en a partout. L’extérieur, l'intérieur, les banquettes, la vaisselle, le sol jusqu’à la cabine avant… Dans le nez aussi, crises d'éternuements… Effondrée je suis. . J'ai tout lavé cet hiver.. C'est la goutte qui fait déborder le vase. Je pique une colère. Dommage que ce soit sur Fasel. Tout gêné il vient nettoyer l'extérieur à coup de jet.. Et l'intérieur, hein ? qui va faire l'intérieur !! Ben oui c'est bibi, et que je te frotte et que j'éternue, et que je râle en plein cagnard .. Tout le bénéfice du massage que Maï m'a fait hier, envolé,  en fumée… J'aurais du être au calme ce jour-là. . JJ se fait prêter un aspirateur et s'active sur les vaigrages… Lessivée, je n'ai plus d'énergie, plus d’envie vidée je suis… Ca va durer plusieurs jours…je recroise Fasel pour faire la paix avec lui.  Je m'en veux que cela soit tombé sur lui. En plus ils l'appelent Pakis, même pas par son prénom, l'arpète pakistanais émigré de service… Bravo Marie… Bravo…

La mer est à quelques pas mais le chemin est long, long !

 Alors j'écris. .. Je continue ce que j'ai commencé cet hiver qui concerne le futur…. Il n'y a que ça que j'arrive à faire. Mouvements  le matin, écriture, quelques courses et l'intendance. Ah si ! les mardi et samedi matin je vais au tai chi en plein air avec Maï, Maria, Mina, Suzanne, Nicole… Ca fait du bien.

Ca fait deux dimanches qu'on va faire une lessive chez Laurence,  on lui démarre sa voiture car elle vient quelques jours semaine prochaine. On en profite pour se faire des massages sur la terrasse comme cet hiver.. Et çà, çà  fait vraiment du bien. Ca nous ressource, nous apaise.. La vue, les chats les plantes luxuriantes (bignones/volubilis 😉) magnifiques, sans oublier  le gâtô du dimanche celui de Mamie Lolo à l'abricot et cerises et poudre d'amande…

Quel plaisir de pouvoir s'extirper du chantier qui n'en finit pas…. On finit au Cavo d'Oro où on s'attable avec Artan et Cécile que l'on vient d'aller chercher à Marmari à son retour de France…

La veille on a dîné chez Roland et Hugo  pour parler des iles du Dodécanèse. Ils nous ont concocté du méchouia et des mantis faits avec de la pâte maison, fourrés à l'agneau.. Un régal. …

Du coup on confronte les problèmes rencontrés au chantier  et on décide de rencontrer Panayiotis, et Vanguelis pour mettre les choses à plat, notre mécontentement quoi…

Aujourd’hui lundi 14 juin nouveaux rebondissements.. Çà bouououge…. Yorgos le traducteur vient s'excuser auprès de JJ. Première fois qu'ils viennent vers nous et pour s'excuser de surcroit. On dirait que les affaires reprennent. Fasel s'active sur la mise en place pour faire l’antifouling, India change de couleur, d'abord doré (le ptimaire d'accrochage,

Pavlos le mécano vient finaliser l'inverseur et s'assurer que le moteur démarre.

On soupçonne le voilier grec derrière nous de leur avoir mis la pression. Car il faut d'abord nous sortir avant qu'il puisse lui-même bouger… Arrive l’histoire de la survie à réviser qu'ils ont depuis mars tout de même,  mais qu'ils ont envoyée à Athènes une semaine seulement avant notre retour ..sic… JJ avait laissé par écrit des instructions précises (en grec ! Merci Google traduction et les cours de Roland et Cécile).  A amener au concessionnaire pour une révision qui sera valable 3 ans. Ils l'ont amenée chez un autre et l'on découvre aujourd'hui qu'il n'est habilité que pour un an… arggghhhhh ! On ne recraquera pas. . On va boire un fresco portokali à côté pour calmer les nerfs et prendre du recul… Au retour, Fasel est sur l'antifouling.

JJ monte le nouveau presse étoupe

et on va enfin pouvoir aménager les cabines avant et arrière… Faire que la vie ne soit pas qu'un chantier. …

Apres tout çà JJ décommande le rdv avec Roland, Hugo et Cécile épuisé des tractations de la journée …On va aller manger un bout tiens….

Finalement jeudi 17 juin, on passe au bureau pour l'addition… ο λογαριασμός (o logariasmós) et remise à l'eau.

Petit check out sur l'eau, ça a l'air d'aller… petit rappel de comment on fait déjà ? On manœuvre au port pour se mettre cul à quai et l'ancre n'a pas croché, rebelote et cette fois ça tient. Par contre bruit bizarre dans le moteur ou l'inverseur qui a été remonté. Le mécano viendra cet après-midi, c'edt à dire entre 18h et 21h..

Va-t-on arriver à naviguer un jour ? Demain ça fera trois semaines qu'on est là, ça fait un mois qu'on est parti de Reillanne. ….