Quand le vent est là …

Mercredi 30 juin.

On est resté deux nuits dans le joli mouillage de agios Pétros  près de Steni Vala..  Une taverna de poissons mercredi soir, retour dans la nuit par le chemin côtier jusqu’à l'annexe.. Et là, surprise, les pieds dans l'eau activent le plancton lumineux que l'on voit jusqu’à India à chaque coup de pagaie….

Autre surprise moins agréable. Le gros cata qui bouchait le port de Steni Vala est venu mouiller derrière nous. Trois allers retours à 1h du mat en annexe bruyante pour ramener une dizaine de personnes égrillardes, russes pense-t-on. Sono à fond, rires décuplés par l'alcool. Bref on a pu s'endormir après eux…sur le coup de 2 ou 3h…. On devient de plus en plus associal dirait-on. Le lendemain des baigneurs français nous demandent au passage si on a bien dormi. Eux aussi ont été gênés,  ils ont loué une villa sur les hauteurs de la baie. L'un d'eux parle d’apéro sur le bateau, qu'à  cela ne tienne on les invite… Moment sympa avec Bertrand, Nicole, Yves et Florence autour d'un verre de vin blanc grec frais Malagouzia et quelques mises en bouche. Farniente l’après midi et écriture pour moi. Même à l'ombre on se liquéfie, très  peu d'air,  seule solution, aller dans l'eau toutes les 1/2h.. En fin d'aprèm, Bertrand et Nicole viennent à la nage jusqu'au bateau nous inviter pour le soir… Petit air d'accordéon à la fraîche sur le pont puis on va à terre toujours à la rame. Après avoir blagué avec nos voisins terrestres, on va au village prendre la météo, car pas de connexion dans notre mouillage. Petit coup de vent dans la nuit qui nous permet un sommeil réparateur entrecoupé de rondes pour s'assurer que notre ancre tient bon.

Le lendemain vendredi on bouge. Du vent est annoncé. Yeeesss… Au final après 1h de navigation sous voiles, on est attiré par un mouillage solitaire entouré de falaises couleur sable. Du coup on met le clignotant à droite et on y va…. C'est très beau, les deux bateaux qui étaient là s'en vont en fin d'après-midi, on a ce bel endroit rien que pour nous.

Le soir on joue aux chacras et JJ gagne…. il était tout gai…..

Ce matin pétole annoncée on part tôt pour couvrir 30 ou 35 Mn. Sitôt la grand voile hissée, le vent se lève, des rafales à 20 nds et ça retombe,  Après plusieurs fausses alertes le vent s'établit…  dans le sens inverse de celui annoncé.  C'est parti pour un grand bord de près à la gîte avec un vent qui oscille entre 18 et 23 nds.. Et qui barre ? bibi pas très rassurée au début. Avec un JJ qui disparaît dans le carré sans savoir quand il va réapparaître. Alors je râle..  J’ai besoin d’être rassurée au moins par sa présence surtout au début. India part souvent au lof, il veut son indépendance,  il faut le rattraper l'animal. On prend un ris puis deux, un génois pas entièrement déroulé.  Et tout à coup tout va bien. .. Ça  gîte çà se cabre, le voilier tape dans les grosses vagues, plaaaffff ! et des embruns plein la figure. Alors j'essaye de les apprivoiser, ces vagues. Un coup j’abats puis je reviens au vent, les vagues éclaboussent, la mer est d'écume, bref je m'amuse et me régale.

Et là tout à coup JJ veut barrer. Bon d'accord, je lui laisse la place, lui aussi veut s'amuser. On finit par arriver sur le continent dans le Pélion, à un mouillage que l'on avait bien aimé avec Fabien et Lou il y a deux ans … on pense être arrivé , oui ? Mais non ! il faut jeter l'ancre près d'une rive et reculer jusqu'à l'autre, à peine soixante mètres de large entre les deux côtés  et des rochers sous l'eau. Il faut s'embosser avec deux amarres à amener à la côte et un vent de travers qui n'est pas du tout,  mais alors pas du tout coopératif …. Le vent déporte l'annexe loin du rivage, le temps de dérouler l’amarre. On est trop loin du bord. Changement de stratégie : on mouille à l'anglaise en avançant, puis demi tour au dernier moment et là  tout près du rivage, on a le temps de vite passer une première amarre autour d'un rocher et après on a eu tout le loisir de se placer comme il faut.

Cerise sur le gâto, le plancton lumineux est là à la nuit dès qu'on met un orteil dans l'eau. Nuit tranquille dans ce beau petit mouillage. Le lendemain des énormes sars baladent sous India surtout lorsqu'on jette des peaux de tomates..qui disparaissent dès qu'ils voient l’hameçon arriver dixit JJ… J'en profite pour recoller les doigts de pieds en éventail  dans le carré d' India…😊

Aujourd'hui un autre petit bateau anglais, nous a rejoint, trois gars plutôt discrets. Manœuvre plus radicale que la nôtre, deux plongent avec chacun une amarre attachée à la taille pendant que le troisième à bord joue du moteur et de l'ancre.

Lundi nous trouve debout avant le soleil. Pendant les manœuvres de samedi un clac-clac bizarre et pas sympa m'a alerté. On sait grâce à Facedebouc qu'il y a un chantier naval de bonne réputation à  Orei où mardi on doit retrouver notre copain Patrice qui revient naviguer avec nous. On quitte notre coin en étant les plus discrets possible, belle manœuvre plus tranquille qu'a l'aller et cap sur Orei en passant devant l'énorme carrière de marbre qui nous avait servi d'amer (nom masculin singulier, ce n'est pas un adjectif). Un bon vent se lève, pile de face, pas de chance. Mais il tourne 30 minutes avant d'arriver, même pas peur, on en profite pour faire un peu de voile tranquillement. Arrivée à quai avec comité d'accueil pour nous prendre les amarres : deux bateaux français. Un troisième va arriver ensuite. On est quatre français côte à côte, il y a bien longtemps qu'on n'en avait pas vu autant. Le quai d'en face est intégralement occupé par la flotte d'un loueur anglais, une vingtaine de bateaux en quinconce, vides. Ils n'ont aucun client, donc ils squattent le port… Appel chez Dimstef, le chantier : "je viens dans une heure", traduction : "je passerai peut être ce matin". Les voisins de quai ont passé l'hiver ici et qui les connaissent  bien nous confirment le sérieux de Dimitris et de son équipe. Effectivement il finit par arriver, essai, auscultation "Is it serious, doctor ?" car il parle bien anglais. En fait on peut sans doute continuer à naviguer mais… ça va casser un jour ou l'autre. Donc on prévoit une réparation ou un changement de l'inverseur selon le coût, si possible en août,  sinon pendant l'hivernage, ce qui nous ferait changer de lieu d'hivernage. On passerait du sud d'Evia au nord…. Affaire à suivre on verra avec le devis… aïe !

Appel du Jura, encore des problèmes en vue,  c'est la journée ! Heureusement, un beau coucher de soleil et une bonne glace ça aide à rester un peu serein… Et puis c'est l'anniv de Caro, qu'elle en profite….. (ça donne aussi un coup de vieux aux parents…).

WhatsApp avec mes filles où  l’on revient sur les circonstances de leur naissance… ça me fait toujours chaud au cœur ces échanges avec elles…💞❤💞. Bonne nuit de sommeil après toutes ces émotions.

Mardi, ce matin, on va visiter le chantier à pied pour se rendre compte… Petit il est,  avec des calages securit pour les bateaux.  Ensuite on joue les riches. On va en taxi à  Istiaía à  6 ou 7 kms, pour retirer de l'argent. Ça fait cher la com bancaire de retrait (ah oui ! petit détail, ici quand tu as une carte étrangère, la banque te taxe 2.50€ par retrait… sympa, non ?).. On réalise qu'au prix du taxi on louait un scoot pour la journée.. .  Pour sûr on a manqué d'à propos… J'achète 10 euros de rougets au pêcheur qui vient d'arriver au port. Du coup il me donne deux énormes crevettes… ca lève un doute.  J'avais pris des crevettes qui se sont avérées grosses dans une psara taverna à Steni Vala. Je suis rassurée sur leur provenance. Il en existe dans les eaux grecques….

Petit bain pour se rafraîchir, il suffit de traverser le quai pour être sur la plage, avec douche… et on reste gentillement à l'ombre en attendant notre copain Patrice qui va bientôt arriver.